Vernissage à Lomé : Le plasticien togolais Amégné Blibo dévoile un univers entre rigueur et liberté

Amégné Blibo, devant un tableau, donnant des explications

Les murs de l’hôtel Onomo à Lomé se sont transformés, le 12 septembre 2025, en galerie d’arts pour accueillir le vernissage de l’exposition du plasticien togolais Amégné Blibo, alias Amededjisso Kokouda.

Le vernissage, organisé dans le hall lumineux de l’établissement, a réuni amateurs d’art, voyageurs et curieux venus découvrir ce jeune artiste dont le parcours impressionne. Il s’est prêté au jeu des questions, expliquant avec simplicité sa démarche : «Mon art cherche l’équilibre entre le contrôle et le lâcher-prise, comme dans la vie».

Les visiteurs, guidés par l’artiste lui-même, ont pu parcourir les différentes salles de l’exposition, chacune marquée par une atmosphère singulière : portraits d’un réalisme saisissant d’un côté, toiles aux entrelacs de lignes vibrantes de l’autre.

Dès l’entrée, les visiteurs étaient plongés dans une atmosphère à la fois sobre et vibrante. Les toiles, accrochées avec soin sur les murs immaculés du hall, captaient la lumière et attiraient les regards. Autour de l’artiste, un cercle de curieux, de passionnés et de voyageurs échangeait sur les œuvres, entre admiration et questionnement.

Souriant et disponible, Amégné Blibo guidait lui-même la visite. D’un tableau à l’autre, il expliquait son travail, partagé entre hyperréalisme minutieux et scribble art, cet art du gribouillage qu’il maîtrise avec une étonnante précision. ‘’Dans mes lignes, il y a du mouvement, de la vie, parfois du chaos… mais toujours une émotion’’, confiait-il, entouré de ses invités.

«Je peins les émotions telles qu’elles viennent. Mes traits sont spontanés, mais toujours porteurs de sens», a-t-il ajouté au milieu des échanges.

Les toiles, accrochées sur les murs clairs et modernes de l’hôtel, captent immédiatement l’attention. Certaines frappent par la précision du détail, d’autres par la force du trait et la vitalité du mouvement. Ce contraste entre contrôle et lâcher-prise, entre ordre et chaos, constitue la marque de fabrique de Blibo.

Un parcours à travers deux univers

L’exposition propose une véritable immersion dans le monde intérieur de l’artiste. Dans la première salle, les portraits hyperréalistes frappent par leur intensité : chaque regard, chaque ombre semble capturer un fragment de vie. Plus loin, le ton change.

Les toiles du scribe art, faites de tourbillons de traits et de lignes entremêlées, dégagent une énergie brute. Ce contraste, entre maîtrise et spontanéité, incarne la dualité qui traverse toute l’œuvre d’Amégné Blibo. Les œuvres de Blibo ne se contentent pas d’être regardées : elles se vivent.

Le spectateur oscille entre familiarité et vertige, entre la douceur d’un regard et la puissance d’un trait libre. Cette dualité reflète la trajectoire même de l’artiste.

Né à Lomé en 1991, formé à l’hyperréalisme au Ghana auprès du maître Razak Brush, Blibo a d’abord étudié la gestion avant de renouer avec sa passion.

Son séjour en Arabie Saoudite, loin d’éteindre sa flamme, a réveillé son besoin de création. Depuis son retour au pays, il trace son sillon, affirmant un style à la fois rigoureux et instinctif. FIN

 Bernadette AYIBE