Observation des élections au Togo : Pas d’accréditation pour le Conseil Episcopal Justice et Paix, Mgr Benoît Alowonou réagit

Mgr Benoît Alowonou

Le Conseil Episcopal Justice et Paix Togo n’aura pas d’accréditation pour l’observation des élections législatives et régionales du 29 avril, pour n’avoir pas fourni de « preuve » de ses sources de financement, indique un courrier du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Le président du Conseil Episcopal Justice et Paix Togo, avait sollicité une accréditation pour observer le déroulement des différentes phases de ces élections.

« La CENI vous en remercie. Toutefois, conformément aux critères d’accréditation des observateurs nationaux édictés par la CENI et au regard du dossier soumis par votre organisation, nous sommes au regret de ne pouvoir y donner une suite favorable, pour absence de preuve de source de financement dans votre dossier transmis à la CENI alors que vous envisagez déployer jusqu’à cinq cent (500) observateurs », souligne le courrier du président de la CENI Dago Yabré.

Dans un entretien à Radio Vatican ce mercredi, Mgr Benoît Alowonou (président de la conférence épiscopale du Togo), n’a pas passé sous silence ce sujet : « ce n’est pas la première fois que nous sommes récusés sous ce motif. Nous avons toujours répondu à ce sujet que nos observateurs étaient des bénévoles venus des sept diocèses du Togo ».

« Nous n’avons pas besoin de financement parce que les paroissiens sont des fils et filles du pays. Comme nous n’avons pas pu justifier l’injustifiable, on nous a dit que nous ne pouvons pas. De toutes les façons, on ne désespère pas », a précisé le prélat.

Mgr Benoît Alowonou s’est également prononcé sur la nouvelle constitutionnelle, texte qui fait grands bruits dans le pays.

« C’est un sentiment de grande tristesse, car notre pays a besoin d’apaisement et de vérité. Or, cette modification de notre constitution, qui intervient à quelques jours des élections législatives et régionales, est manifestement source de division, source d’incompréhension », a-t-il souligné.

Rappelons que cette nouvelle constitution adoptée le 19 avril par les députés, fait basculer le pays dans un régime parlementaire.

Selon le nouveau texte, « le président de la République est élu sans débat par le Parlement réuni en congrès pour un mandat de 4 ans renouvelable » (article 35).

La nouvelle constitution institue le poste du président du Conseil des ministres : « Le candidat à la fonction du président du Conseil des ministres est le chef du parti majoritaire ou le candidat issu de la coalition jouissant d’une majorité à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives et après proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle » (Article 47). FIN

Junior AUREL