Togo/ PVVIH : 313 cas de stigmatisation et de discrimination enregistrés en 2022 (Rapport)

Augustin Dokla

313 Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) ont été victimes de stigmatisation et de discrimination en 2022 au Togo, selon le rapport annuel de l’Observatoire des Droits Humains et VIH.

Et 80% de ces personnes sont des femmes, souligne le document présenté par le Réseau des Personnes Vivants avec le VIH (RAS+) lors d’un atelier animé lundi à Lomé.

La présentation de ce rapport s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée « Zéro Discrimination », célébrée le 1er mars de chaque année, afin d’attirer l’attention des États sur l’importance d’un monde sans discrimination.

Cette année, cette journée est placée sous le thème : « Sauvons des vies : décriminalisons ».

« Ce rapport que nous avons présenté plante le décor et montre que la stigmatisation n’a pas encore dit son dernier mot. Malheureusement, sur l’ensemble du pays, nos frères et sœurs togolais sont stigmatisés et discriminées. Nous avons pour cette année, 313 cas de stigmatisation et de discrimination et 80% sont des femmes », a indiqué Augustin Dokla (Président RAS+ Togo).

La table d’honneur, lors de la présentation du rapport

« Lors de cette journée, nous comptons mettre la lumière sur ce rapport. Nous irons sur les différents médias, sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur ce comportement. Nous allons aussi sensibiliser les PVVIH sur l’auto-stigmatisation, car elle est en augmentation dans notre pays », a-t-il souligné.

L’ONUSIDA à travers la stratégie 2021-2025, voudrait que moins de 10% des personnes vivant avec le VIH et des populations clés, soient victimes de stigmatisation et de discrimination à l’horizon 2025.

« Cette nouvelle stratégie vise à rompre les inégalités et les barrières, pour avoir accès aux services de prévention et de soins. Au Togo, nous sommes sur la voie et nous avons des indicateurs très encourageants. Le pays fait des efforts pour éliminer ces barrières », a rappelé Dr Angèle Maboudou (Conseiller en Informations stratégiques ONUSIDA.

Les données de 2022 montrent que le nombre de cas collectés a relativement diminué passant de 419 à 305 soit une régression de 27%. Cette régression ne signifie toutefois pas que les violations des Droits à l’encontre des PVVIH ont diminué.

Toujours en 2022, 81% des victimes de stigmatisation et ou de discrimination ont bénéficié de référence. Sur les 254 qui ont été référés, 4% ont sollicité la justice et 10% ont profité de l’expertise de la Police.

Pour mettre fin au sida en 2030, la stratégie 2021-2026 met un accent particulier sur la lutte contre les inégalités. La réalisation des objectifs et engagements de la stratégie permettront de réduire le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH de 1,7 million en 2019 à 370 000 en 2025, et le nombre de personnes décédées de maladies liées au sida de 690 000 en 2019 à 250 000 en 2025.

Lancée par l’ONUSIDA en 2014, la Journée Zéro Discrimination vise à promouvoir le refus de la discrimination envers les personnes séropositives ou les malades du sida.

L’institution d’une telle journée est un appel adressé aux individus partout dans le monde afin de « promouvoir et célébrer les droits de chaque personne à vivre dans la dignité ».

Plus encore, il s’agit aussi de rappeler aux États et gouvernements qu’ils ont l’obligation morale et légale d’abroger les lois discriminatoires et d’adopter des lois qui protègent les individus contre la discrimination. FIN

Bernadette AYIBE