Une quarantaine d’acteurs clés et experts internationaux de la finance climat réfléchissent à Lomé, afin de baliser la voie et poser des jalons en vue de lever les barrières à l’accès aux financements climatiques (bilatéraux et multilatéraux), a constaté une journaliste de Savoir News.
Organisée par le ministère de l’environnement, du développement durable et de la protection de la nature avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de la Banque Mondiale, de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), de l’Union Européenne, cette rencontre vise à armer les acteurs environnementaux togolais d’outils nécessaire pour bénéficier davantage des financements internationaux en matière de lutte contre les changements climatiques.
Pour aider les pays en développement à atténuer les effets des changements climatiques et à s’y adapter, un financement important est offert par des sources publiques et privées ou par d’autres sources comme des organisations bilatérales et des institutions financières internationales pour des projets locaux, nationaux et transnationaux partout dans le monde. Comme exemple le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), le Fonds d’adaptation, le Fonds vert pour le climat.
Même si les possibilités de financement des projets liés au climat sont nombreuses, il n’est pas simple d’y accéder. La base de données du Climate Fund Inventory comprend à elle seule plus de 90 fonds de financement de la lutte contre les changements climatiques de tailles et de portées variées.
La mise en œuvre des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) requiert donc pour les pays, une mobilisation des ressources financières de sources nouvelles en complément aux sources déjà existantes pour faire face aux priorités définies dans les stratégies de développement sobre en carbone.
« Cet atelier de haut niveau sur la finance climat a été organisé pour échanger avec les partenaires techniques et financiers intervenant au Togo dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques. Les efforts sont faits au niveau des partenaires en matière de financement, mais au regard des effets néfastes des changements climatiques auxquels le Togo fait face, avec pour preuve les inondations dues aux récentes pluies, il reste beaucoup à faire. Nous allons donc échanger sur les moyens en termes d’additionnalité des ressources pour faire face à ce phénomène. Nous faisons beaucoup, mais ça ne suffit pas et il faut en faire davantage », a indiqué Mme Mery Yaou (chef division lutte contre les changements climatiques à la direction de l’environnement).
« Les partenaires vont nous présenter les différentes opportunités qu’ils ont à leurs niveaux, afin d’aider le gouvernement à renforcer les projets éligibles en vue de mobiliser les ressources pour lutter contre les changements climatiques », a-t-elle ajouté.
Les échanges porteront donc sur la maîtrise des domaines et procédures de financement des mécanismes financiers de la conférence des parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le point des initiatives sur le financement climat et les défis, les opportunités de financement des projets climatiques pour le secteur privé, les points de convergence et l’établissement de synergie entre les acteurs. Une feuille de routes des actions futures à mener sera élaborée à l’issue des travaux.
« Le financement du changement climatique est une préoccupation majeure pour l’Afrique dans sa quête de développement durable et sa transition vers une économie verte. Une analyse approfondie révèle que bien que le flux monétaire brut soit important, les modalités de mise en œuvre des projets et programmes sous ces mécanismes financiers font face à des procédures d’accès extrêmement lourdes et complexes avec des goulots d’étranglement bureaucratiques qui ne facilitent pas l’accès aux pays en développement et particulièrement ceux d’Afrique », a précisé Aliou Dia (représentant résident du PNUD).
« Le Togo à ce jour n’a pas encore accès aux ressources du Fonds Vert pour le climat pour les mêmes raisons citées plus haut. Ce qui nous interpelle en tant que partenaire. C’est pourquoi je salue la tenue du présent atelier qui devrait baliser la voie et poser des jalons pour le renforcement des capacités nationales et lever les barrières à l’accès aux financements climatiques aussi bien bilatéraux, multilatéraux que du secteur privé », a-t-il souligné.
Il faut noter qu’au cours des quatre dernières années, plus de 61 milliards de dollars américains ont été mobilisés à l’échelle internationale pour le financement de la lutte contre les changements climatiques.
Conformément à l’engagement pris par les pays développés à la 15e session de la CCNUCC, ce montant devrait passer à 100 milliards de dollars américains par année d’ici 2020 et à plus de 150 milliards de dollars entre 2025 et 2030. Les coûts d’adaptation en Afrique sont estimés à environ 20 à 30 milliards de dollars par an pour les 10 aux 20 prochaines années. FIN
Chrystelle MENSAH
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