L’Arabie saoudite a exécuté 340 personnes depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP basé sur les annonces officielles, battant le record de 338 exécutions enregistré en 2024.
Trois Saoudiens condamnés pour le meurtre d’un ressortissant soudanais ont été exécutés à La Mecque (ouest), a annoncé lundi le Ministère de l’intérieur dans un communiqué publié par l’agence de presse saoudienne SPA, portant à 340 le nombre d’exécutions depuis le début de l’année.
Selon l’ONG Amnesty International, qui comptabilise depuis 1990 les exécutions dans cette riche monarchie du Golfe suivant une application rigoriste de la loi islamique, le royaume est le pays qui a exécuté le plus de prisonniers au monde en 2024 après la Chine et l’Iran.
En dépassant les 338 exécutions enregistrées l’année dernière, nombre le plus élevé depuis que les cas sont consignés dans des registres publics au début des années 1990, le pays conservateur établit un nouveau record. Le royaume applique la peine de mort à un rythme effréné, alimenté par sa campagne de lutte contre la drogue, selon des experts.
Les autorités ont lancé en 2023 une vaste campagne contre le trafic de stupéfiants et la consommation croissante de captagon, une drogue de la famille des amphétamines très populaire au Moyen-Orient. Première économie du monde arabe, le pays est l’un des principaux marchés pour le captagon, selon l’ONU.
232 exécutions sur 340 liées à la drogue
Depuis le début de 2025, l’Arabie saoudite a exécuté 232 personnes pour des affaires liées à la drogue, ce qui représente la grande majorité des 340 exécutions enregistrées jusqu’à présent. Le royaume avait exécuté 117 personnes pour des crimes de drogue en 2024. Les étrangers ont été les plus touchés par cette campagne, avec 193 d’entre eux exécutés en 2025, dont 182 pour des affaires liées à la drogue.
L’Arabie saoudite accueille des millions de travailleurs étrangers, employés sur les chantiers, dans le secteur des services ou dans les maisons. Le premier exportateur de pétrole au monde investit massivement dans les infrastructures touristiques et les grands événements sportifs tels que la Coupe du monde 2034, dans le but de diversifier son économie.
Pour les défenseurs des droits humains, le maintien de la peine capitale nuit à l’image de modernité que le royaume cherche à véhiculer. Les autorités saoudiennes affirment que la peine de mort est nécessaire au maintien de l’ordre public et qu’elle n’est appliquée qu’après épuisement de toutes les voies de recours.
Source : Afp



