Des acteurs des pays d’Afrique (Bénin, Ghana, Sénégal, Mauritanie, Togo) engagés dans la promotion du « consommer local » se sont réunis à Lomé, pour un atelier de deux jours, autour du thème : « Comment allier les préoccupations d’environnements alimentaires sains et durables à la promotion du consommer local et de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest ? ».
La rencontre organisée par l’Organisation pour l’alimentation et le développement local (OADEL) en collaboration avec le Comité Français de Solidarité Internationale (CFSI), s’inscrit dans le cadre des programmes Terres nourricières et Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest (PAFAO).
L’objectif de cet atelier est de réfléchir à l’impact de la nutrition sur les maladies transmissibles et renforcer la structuration des filières locales. Il vise également à réfléchir sur les habitudes alimentaires des jeunes urbains en Afrique de l’Ouest.
« La production est suffisante en Afrique, mais le défi reste la structuration des filières et l’accès des consommateurs à des produits de qualité », a expliqué Emmanuel Cohen (responsable du Comité français de la solidarité internationale, partenaire financier de la rencontre).
Selon lui, les États doivent soutenir davantage la transformation et la commercialisation des produits locaux, souvent en concurrence avec les importations.
« Manger, c’est simple, mais manger sain, c’est plus compliqué », a-t-il ajouté, soulignant l’importance d’une meilleure information des consommateurs sur la qualité de ce qu’ils consomment.
Des jeunes aux habitudes alimentaires préoccupantes
En prélude à cette rencontre, une enquête a été menée par le Centre africain de recherche en épidémiologie et en santé publique dans la commune du Golfe 1. Elle visait à comprendre les habitudes alimentaires des jeunes de 18 à 25 ans.
Dr Emmanuel Kota-Mamah, médecin en santé publique, a présenté les résultats : « L’Afrique fait face à une triple charge nutritionnelle : la malnutrition, le surpoids et la carence en micronutriments ».
L’étude révèle que plus de la moitié des jeunes interrogés sont insuffisamment actifs et manquent d’informations sur les bonnes pratiques alimentaires. Pourtant, beaucoup expriment le souhait d’être formés à une meilleure nutrition.
Dr Kota-Mamah quant à lui alerte : « Un Togolais sur 20 souffre de diabète et un adulte sur trois d’hypertension. Pour inverser la tendance, il faut agir tôt, dès l’enfance, sur les habitudes alimentaires ».
Cette rencontre de l’OADEL se veut ainsi un appel à l’action : unir les efforts des producteurs, institutions et consommateurs pour promouvoir une alimentation locale, saine et durable. FIN
Bernadette AYIBE



