Plusieurs acteurs impliqués dans la lutte contre le paludisme au Togo ont entamé le lundi 3 novembre 2025 à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), un atelier en vue de mettre en place un Référentiel National de Données de cette maladie.
Cette rencontre de trois jours est organisée par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) AFRO et du projet AHADI.
Maladie potentiellement mortelle qui est transmise à l’être humain par les piqûres de certains types de moustiques, le paludisme reste l’une des principales causes de morbidité et de mortalité au Togo.
En 2024, le Togo a enregistré plus de 2,2 millions de cas confirmés et 993 décès. La lutte contre la maladie fait face à des défis majeurs liés à la disponibilité, à la qualité et à l’accessibilité des données.
Les informations nécessaires à la planification et au suivi des interventions proviennent de sources multiples dont le District Health Information Software 2 (DHIS2), les enquêtes nationales, les réseaux de surveillance sentinelle épidémiologiques et entomologiques, les données climatologiques mais elles demeurent souvent fragmentées, redondantes ou incomplètes.
Cette dispersion entraîne des difficultés d’harmonisation des indicateurs, une exploitation limitée des données et, par conséquent, une prise de décision parfois retardée ou insuffisamment éclairée.
Ainsi, la mise en place d’un Référentiel National de Données sur le Paludisme ou National Malaria Data Repository (NMDR) s’impose comme une nécessité urgente, afin d’améliorer l’efficacité des interventions et la qualité des données sanitaires.
‘Toutes les données au même endroit’
« Ces trois jours de travaux visent à planifier la mise en place d’un Référentiel où nous aurons toutes les données en lien avec le paludisme au même endroit », a précisé Dr Atékpé Somiabalo (coordonnateur du PNLP).
« Ce qui nous permettra d’analyser plus efficacement la situation et de prendre des décisions éclairées dans notre marche vers l’élimination du paludisme au Togo »,a-t-il ajouté.
L’OMS appuie ce processus pour garantir que le développement du Référentiel National de Données sur le Paludisme « respecte les phases d’implémentation et qu’il devienne un modèle pour les autres programmes de santé », a souligné Dr Sara Kada (épidémiologiste à l’OMS/AFRO).
« Nous voulons un système capable d’intégrer toutes les données pertinentes, d’assurer des analyses avancées et d’orienter les décisions avec rapidité et précision », a-t-elle insisté.
« Celui qui détient les données détient le pouvoir d’agir. Une bonne gestion de l’information est la clé de décisions efficaces », a appuyé Dr Caramlaye Moussa, (représentant du ministère de la Santé).
Selon lui, cette rencontre revêt une « importance capitale pour doter le Togo d’outils modernes et fiables de suivi et d’évaluation des interventions sanitaires ».
Les participants à l’atelier vont procéder à la validation des orientations stratégiques, la définition des besoins techniques, et l’élaboration d’un plan opérationnel budgétisé.
Notons que le paludisme sévit principalement dans les pays tropicaux et subtropicaux.
Selon l’OMS, c’est en Afrique subsaharienne que le risque de paludisme est le plus élevé ; en 2023, plus de la moitié des décès dus au paludisme dans le monde se concentraient dans quatre pays de cette région : le Nigéria (30,9 %), la République démocratique du Congo (11,3 %), le Niger (5,9 %) et la République-Unie de Tanzanie (4,3 %). FIN
De Kpalimé, Alex Adouh



