Togo : Les députés bien outillés sur le droit international humanitaire et le climat

La table d'honneur, à l'ouverture des travaux..

Les députés togolais ont pris part le mercredi 8 octobre 2025, à deux séminaires au siège de l’Assemblée nationale à Lomé, axés sur le droit international humanitaire et le climat.

Le premier séminaire, placé sous le thème « Rôle des parlementaires dans la mise en œuvre nationale du droit international humanitaire (DIH) », bénéficie de l’appui technique et financier du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Il permettra aux élus de mieux comprendre les principes humanitaires, afin de les intégrer dans leurs travaux législatifs, notamment pour assurer la protection des civils et des biens essentiels en période de conflit.

« Le droit international humanitaire, souvent perçu comme une matière technique réservée uniquement aux juristes ou aux militaires, est pourtant avant tout un droit de l’humain, un droit qui parle de la souffrance des civils, de la protection des blessés, de la préservation des biens essentiels à la survie, un droit qui, dans le chaos de la violence, trace les limites de l’acceptable », a précisé Mikafui Djessoa (cheffe de mission du CICR au Togo).

Au cours des travaux, les députés ont d’abord été outillés sur le statut juridique du CICR, ses activités, ses principes fondamentaux et ses méthodes de travail. Ils ont ensuite pris connaissance des approches humanitaires destinées à leur permettre d’exercer pleinement leurs fonctions.

Le deuxième séminaire, axé sur le thème « Renforcement des capacités des acteurs de la mise en œuvre de la CDN sur l’analyse des risques climatiques et la sensibilisation des décideurs aux enjeux d’adaptation aux changements climatiques », bénéficie du soutien de l’Agence française de développement (AFD).

Cette rencontre permettra aux députés de renforcer leurs connaissances sur les risques climatiques et la budgétisation verte sensible au climat. Elle vise également à encourager un plaidoyer politique plus soutenu pour l’intégration de l’adaptation et de la lutte contre le changement climatique dans les législations, la planification et l’action gouvernementale, ainsi qu’à développer leurs capacités d’analyse et de suivi des politiques publiques et des budgets sensibles à l’environnement et au climat.

Selon Christian Robert (premier conseiller de l’Ambassadeur de France au Togo), cette formation intervient à un moment charnière où le Togo met en place des législations et des institutions solides pour répondre aux défis climatiques, et le rôle du Parlement apparaît plus que sans faille dans la mise en œuvre d’un développement durable et inclusif.

Pour sa part, Mme Myriam Dossou d’Almeida (sixième vice-présidente de l’Assemblée nationale) a mis l’accent sur l’importance de ces séminaires parlementaires sur le droit international humanitaire et le changement climatique, deux thématiques majeures qui s’inscrivent au cœur des défis contemporains de l’heure, car les crises humanitaires et environnementales sont interconnectées.

« Les conflits aggravent la vulnérabilité des populations face aux catastrophes climatiques, tandis que les désastres écologiques amplifient les tensions et les migrations forcées. Ces deux thématiques incarnent deux dimensions indissociables de la paix : la paix entre les hommes et la paix entre l’humanité et la nature », a-t-elle souligné.

La tenue simultanée de ces deux ateliers, a-t-elle poursuivi, reflète l’interconnexion entre enjeux humanitaires et environnementaux, soulignant la complexité des défis actuels.

« Le Parlement togolais s’engage à concrétiser les recommandations de ce séminaire en instaurant un cadre juridique solide pour le pays. Cela inclut la possibilité de créer un comité parlementaire dédié au suivi des recommandations, l’élaboration d’un plan d’action législatif prioritaire et le renforcement des mécanismes de contrôle pour une mise en œuvre efficace des politiques », a ajouté Mme Myriam Dossou d’Almeida. FIN

Bernadette AYIBE/Rédaction