
Une quarantaine de partenaires locaux, représentants des communes, acteurs institutionnels et techniques du Togo et du Bénin ont démarré le mardi 7 Octobre 2025 à Lomé, un atelier de trois jours pour le lancement de la phase II du programme « Accompagner la Transition des Systèmes Agricoles et Alimentaires sur les Territoires Ruraux » (TERSAA II).
TERSAA II est porté par l’Ong internationale Acting for Life et cofinancé par l’Agence Française de Développement (AFD à 75%), Air France, la Fondation de France, la Fondation Bel, et la Communauté d’Agglomération de Roissy Pays de France. Il va s’étendre sur une période de 36 mois (juin 2025-mai 2028) avec un budget de 1,7 million d’euros soit plus d’un milliard de FCFA.
Le programme vise à améliorer la résilience des systèmes agricoles et alimentaires de 4 pays en Afrique et en Amérique latine : Togo, Bénin, Colombie et Pérou.
TERSAA II s’appuie sur le succès de la première phase du programme (2021-2025), et permettra de consolider les filières agricoles locales, accélérer la transition agroécologique et mobiliser les acteurs territoriaux autour d’une alimentation durable et porteuse d’identité territoriale.
Il s’agit aussi d’agir sur les systèmes agricoles et alimentaires en accompagnant l’agriculture familiale, à travers un appui intégré depuis l’amont jusqu’à l’aval des filières, avec une attention sur l’inclusion et la participation active des acteurs clés des territoires, en particulier les femmes et les jeunes.
2.713 producteurs et transformateurs dont 50% de femmes (2.003 en Afrique et 710 en Amérique latine), 5.880 consommateurs, écoliers, parents d’élèves, personnel enseignant, membres des comités de gestion ainsi que les autorités locales et agents communaux de 42 collectivités territoriales seront touchés par la phase II du TERSAA.
Au Togo, le programme se focalise dans la région Maritime et des Plateaux avec l’Ong Entreprises Territoires et Développement (ETD) et dans la région de la Kara et des Savanes avec l’Ong Gestion de l’Environnement et Valorisation des Produits Agropastoraux et Forestiers (GEVAPAF).
1000 producteurs dont 40% de femmes, et 43 jeunes seront directement touchés ainsi que les transformateurs en agroalimentaires appuyés dans la phase 1 (3 ESOP et 2 PME, soit 50 personnes) ; les transformatrices, soit 200 mamans cantines issues de 20 groupements, les membres des comités de gestion (340) de 20 écoles de même que les autorités locales de 30 communes.
Au Bénin, le programme sera porté par le Groupement Intercommunal des Collines (GIC) pour toucher 600 producteurs de riz, maïs, soja (soit 8 coopératives réparties sur tout le département), dont 35% de femmes et 60 jeunes du TERSAA 1, 50 transformateurs dont 40 femmes. Il s’agira également d’impacter la Centrale de Distribution des Produits Agricoles et Alimentaires des Collines (CDPAAC) ainsi que les autorités et agents communaux des 6 communes du département des Collines (Dassa, Savalou, Bantè, Ouèssè, Savè, Glazoué).
‘Une opportunité pour transformer nos systèmes alimentaires’
« Nos territoires, riches de leurs potentialités agricoles et humaines, font face à de nombreux défis de sécurités alimentaires, de résilience surtout face aux effets des changements climatiques, d’inclusion sociale, de valorisation des productions locales, d’accès aux marchés. Ce programme n’est pas seulement une réponse aux défis agricoles. Il est aussi une opportunité pour transformer nos systèmes alimentaires afin qu’ils soient plus efficaces, plus résilients et plus prospères. Nos collectivités territoriales ne peuvent que s’en réjouir », a précisé Gilles Houndolo (Maire de Glazoué et président du GIC).
« Avec le TERSAA, nous emmenons les producteurs et transformateurs vers la démarche qualité pour ajouter de la valeur aux produits. Le plus souvent, les producteurs attendent des solutions rapides et nous les emmenons à être un peu plus résilients face aux effets des changements climatiques », a confié pour sa part Nasser Lawani (responsable suivi-évaluation à l’ETD).
Les trois jours de travaux permettront de présenter les enjeux et leçons tirées de la phase I du TERSAA ainsi que des présentations thématiques sur la transition agroécologique, l’approvisionnement des cantines scolaires et la mobilisation des acteurs sur le territoire.
Il s’agira aussi de renforcer les capacités des partenaires locaux sur les procédures administratives, financières et le système de suivi-évaluation. Des réunions bilatérales sur la planification sont également prévues.
‘Une feuille route claire’
« Notre ambition est de faire en sorte que chaque acteur, des producteurs aux consommateurs en passant par les collectivités, deviennent un maillon essentiel de la chaîne de valeur portée par une identité territoriale forte et une gouvernance inclusive. Ensemble, nous mettons en commun nos expertises pour structurer les filières, promouvoir l’agroécologie et renforcer les capacités entrepreneuriales des acteurs locaux. A l’issue de cet atelier, nous aurons une feuille de route claire avec des responsabilités partagées et des échéances définies pour les prochains mois », a indiqué Estelle Dandoy (responsable du pôle système alimentaire et écosystème en Afrique de l’ouest de Acting for Life).
« TERSAA II n’est pas seulement un programme, c’est aussi une vision partagée pour des territoires où l’agriculture familiale est synonyme de résilience et d’inclusion. Nous pouvons transformer les défis en opportunités et faire des systèmes alimentaires, un levier de développement durable », a-t-elle ajouté.
Notons que le TERSAA I a permis aux producteurs d’accéder à de nouveaux débouchés commerciaux, des pratiques durables et résilientes sont de plus en plus diffusées et adoptées et les acteurs se mobilisent pour un développement durable des systèmes alimentaires.
Rappelons que l’Ong internationale Acting For Life accompagne depuis 15 ans, la transition vers des systèmes agricoles et alimentaires durables, résilients et inclusifs, en Afrique de l’ouest et en Amérique latine. FIN
Chrystelle MENSAH