
Plus de 1.800 civils ont été tués entre janvier et septembre au Soudan du Sud, un pays « au bord du précipice », où les tensions politiques ont fortement progressé, se sont alarmées vendredi les Nations unies.
L’inculpation le 11 septembre de l’ex-vice-président Riek Machar, suivie de sa destitution quelques heures plus tard par décret présidentiel, alimente les craintes d’un nouveau conflit, près de sept ans après la fin d’une guerre sanglante entre ses partisans et ceux du président Salva Kiir, qui avait fait au moins 400.000 morts entre 2013 et 2018.
Un accord de paix signé en 2018 avait mis fin au bain de sang en actant un partage du pouvoir entre les deux protagonistes. Après son inculpation, les soutiens de M. Machar ont appelé à la mobilisation militaire en vue d’un « changement de régime » au Soudan du Sud, pays devenu indépendant du Soudan en 2011.
Au moins 1.854 personnes ont été tuées, 1.693 blessées, 423 enlevées et 169 soumises à des violences sexuelles dans le cadre de conflits entre janvier et septembre dans le pays, selon un communiqué du Bureau des droits humains de l’ONU.
Cela représente une augmentation de 59% du nombre total de victimes documentées par rapport à la même période l’année dernière, les chiffres réels étant probablement plus élevés car les contraintes croissantes de sécurité ont entravé la vérification des faits de violence, de même source.
« C’est inadmissible et cela doit cesser », s’est indigné dans ce communiqué Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, se disant « profondément préoccupé par le sort des civils au Soudan du Sud ».
M. Türk a également exhorté les dirigeants sud-soudanais et la communauté internationale « à faire tout leur possible pour tirer le Soudan du Sud du bord du précipice » où il se trouve.
Les combats se sont intensifiés de manière significative depuis mars, l’armée sud-soudanaise ayant mené des frappes aériennes « indiscriminées » contre des zones peuplées dans plusieurs provinces du pays, selon le communiqué.
Les effusions de sang communautaires ont également augmenté, avec des affrontements interclaniques et ethniques dans les États de Warrap (nord) et Jonglei (centre) qui ont entraîné une augmentation de 33% des décès civils.
L’ONU a rapporté au moins 45 exécutions extrajudiciaires par les forces de sécurité cette année.
Source : Afp