
« Le vaccin contre le R21/Matrix-M est un vaccin sûr contre le paludisme. Son efficacité et son innocuité ont été démontrées par diverses études à travers les trois phases du processus de développement des vaccins », a rassuré jeudi Dr Erinna Corinne Dia (Représentante résidente de l’UNICEF).
C’était à l’occasion de l’introduction officielle dudit vaccin au Togo l’appui de Gavi, l’Alliance du Vaccin, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l’UNICEF, de l’AMP, de Malaria consortium et de OPT-MVAC.
La cérémonie s’est déroulée à Sokodé, localité située à environ 335 km au nord de Lomé.
Le vaccin contre le paludisme « est donc recommandé par l’OMS qui supporte son introduction dans les pays. Il sauve des vies. Les essais cliniques ont montré que ce vaccin protège à plus de 75 % contre les formes graves du paludisme », a précisé Dr Dia (qui a représenté le chef de file des partenaires techniques et financiers lors de la cérémonie).
Le Togo devient ainsi le 22ème pays à intégrer le vaccin antipaludique dans son programme national de vaccination.
Ce vaccin est déployé dans les 39 districts du pays et est administré depuis le 1er septembre aux enfants de 5 mois d’âge. Ce qui va certainement réduire significativement les hospitalisations et la mortalité chez les enfants complètement vaccinés.
Le nombre total d’enfants attendus est de 270.000 sur toute l’étendue du territoire national pour cette première année.
La situation épidémiologique spécifique aux enfants de moins de 5 ans montre que ces derniers occupent un tiers des cas de paludisme (34% en 2021 et 32% en 2023), 53% des cas de paludisme grave hospitalisés en 2023 et deux tiers des décès liés au paludisme (64% en 2021 et 65,8% en 2023).
Les régions les plus touchées au Togo sont les Savanes, la Kara et la Centrale, en raison de conditions climatiques, environnementales et socio-économiques propices à la transmission.
Selon Prof Tchin Daré (ministre de la santé et de l’hygiène publique), « il est important de prévenir cette maladie chez les enfants d’où la nécessité d’introduire ce vaccin dans la vaccination de routine ».
« Ce choix traduit la volonté des plus hautes autorités du pays inscrite dans le Plan stratégique national de lutte contre le paludisme (2023-2026) qui se donne pour vision +les communautés et les familles sont libérées du fardeau du paludisme d’ici 2030 pour contribuer de manière efficiente au développement du pays+ », a-t-il ajouté.
— Vaccin entièrement gratuit —
Le vaccin R21/Matrix-M, entièrement gratuit, sera administré en quatre doses à partir de l’âge de 5 mois. Il viendra compléter les autres interventions de lutte contre le paludisme déjà en place, telles que la distribution de moustiquaires, la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, la chimioprévention saisonnière, la chimioprévention pour les femmes enceintes, le traitement préventif intermittent chez les nourrissons et la prise en charge précoce des cas avec des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine
« L’OMS reconnaît l’ampleur du paludisme en tant que problème de santé majeur. C’est pourquoi elle s’est engagée dans la lutte contre cette maladie. L’OMS félicite le Togo qui s’apprête à introduire le vaccin contre le paludisme dans la vaccination de routine. Je tiens à vous assurer de l’engagement de l’OMS à fournir le soutien nécessaire à la mise en œuvre des programmes nationaux de lutte contre le paludisme », a précisé Dr Kiswendsida Romain Hilaire Ouédraogo, (Coordonnateur Systèmes de santé, OMS Togo).
« Ce vaccin tient les promesses d’efficacité et de sûreté pour les bénéficiaires directes que constituent les millions d’enfants à travers le continent Africain. Grâce au partenariat, nous pourrons vous garantir qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte dans la lutte contre la maladie la plus meurtrière d’Afrique », a appuyé Mme Soundardjee Riswana (Responsable pays de Gavi pour le Togo).
Au Togo, le paludisme sévit de façon endémique sur l’ensemble du territoire national, et sa transmission dure toute l’année avec une recrudescence en saisons de pluies. Le principal agent pathogène est le Plasmodium falciparum (94,6%) et secondairement le Plasmodium malariae (3%) et Plasmodium ovale (2,4%).
En 2023, le Togo a enregistré environ 2,14 millions de cas de paludisme et 3 456 décès, selon le Rapport mondial sur le paludisme 2024 de l’OMS, soulignant le fardeau toujours élevé de cette maladie dans le pays.
Durant la période de 2017 à 2023, l’incidence du paludisme est passée de 168‰ à 192‰, marqué par une évolution croissante des cas de paludisme. FIN
Ambroisine MEMEDE