
Le village de Kuma Dunyo (situé à environ 137 km au nord-ouest de Lomé) a enfin son Asafo, figure clé de la tradition de ladite localité, après 14 ans de vide. Et c’est à l’issue d’une cérémonie traditionnelle très riche en couleurs le 28 août 2025 que Nyamedzose Koffi N’Tifafa (39 ans), de la collectivité Atiego, a été intronisé.
Il porte désormais le nom Nyamedzose Asafo Atiego II et remplace Woto Mensah, décédé en 2011.
Coups de Salves artisanaux, battements de tambours, chants des Abrafo (la police de cour) et sacrifices : un hommage vibrant a été rendu aux divinités lors de la cérémonie. Une nouvelle page s’ouvre ainsi pour le village de Kuma Dunyo.
Dans la tradition éwé, l’Asafo est considéré comme le « ministre de la défense » du village. Il veille à la sécurité du chef et à celle de la communauté, règle les conflits et prend en charge les affaires de sécurité. Il est aussi le garant de la transmission des valeurs civiques et guerrières aux jeunes générations.
Qui peut être intronisé Asafo ?
C’est une fonction pas accessible à tous. A Kuma Dunyo, n’importe qui n’est pas Asafo ; d’abord, il faut être de la collectivité Atiego. Ensuite, il faut avoir reçu l’onction des divinités à travers les sages du village, et enfin, faire trois jours dans le couvent.
Nyamedzose Asafo Atiego II siège désormais parmi les notables, investi de sa mission. « Il est Asafo du village et non d’une famille. Il n’y a pas de favoritisme dans son rôle », a souligné un notable.
L’Asafo est choisi pour sa force spirituelle. Le jour de son intronisation, il prête serment devant les ancêtres et les esprits ».
« C’est l’Asafo cantonal seul qui a le pouvoir d’introniser. Si quelqu’un le fait en dehors de ce cadre, la cérémonie n’a aucune valeur », a expliqué Togbé Mesu V de Kuma Apéyémé.
Faute d’Asafo depuis 14 ans, certaines cérémonies, notamment celles liées aux décès et aux successions, étaient suspendues dans le village.
A travers ce vide, « la chefferie était comme incomplète », a précisé le notable, avant d’ajouter : « la vie coutumière peut maintenant reprendre son cours normal ». FIN
De Kpalimé, Alex Adouh