
Les autorités maliennes ont procédé depuis plusieurs jours à « au moins une vingtaine d’arrestations » de militaires soupçonnés de vouloir renverser la junte, elle-même arrivée au pouvoir par deux coups d’Etat successifs en 2020 et 2021, a appris l’AFP de sources sécuritaires et politiques dimanche.
Ce pays d’Afrique de l’Ouest, coutumier des troubles politiques, est dirigé par des militaires souverainistes dans un contexte de restrictions sévères des libertés par le pouvoir militaire et de violences djihadistes meurtrières sur le territoire.
« Depuis trois jours, il y a des arrestations liées à une tentative de déstabilisation des institutions. Il y a au moins une vingtaine d’arrestations », a confirmé à l’AFP une source sécuritaire malienne.
Une autre source au sein de l’armée confirme une « tentative de déstabilisation »: « Nous avons procédé aux arrestations nécessaires ».
Un membre du Conseil National de Transition (CNT), l’organe législatif mis en place par la junte, parle « d’une cinquantaine d’arrestations ».
« Tous sont des militaires. Ils sont accusés de vouloir déstabiliser les institutions de la République. L’objectif était de renverser la junte », poursuit cette source.
Deux généraux maliens arrêtés
Le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de la région de Mopti (centre) et figure respectée au sein de l’armée, fait partie des militaires arrêtés.
« Des militaires sont venus tôt ce matin (dimanche) pour arrêter le général Abass Dembélé à Kati (en banlieue de Bamako). On ne lui a pas dit pourquoi il est arrêté », a raconté à l’AFP un proche du général.
Selon RFI, un autre général a été arrêté : il s’agit de l’une des rares femmes hauts placées dans la hiérarchie militaire au Mali, à savoir le général de brigade à l’état-major de l’armée de l’air Nema Sagara.
Aucune information officielle à ce jour n’a été transmise par les Forces armées maliennes (Fama), ni dans leur journal hebdomadaire daté du 10 août qu’elles diffusent sur leurs réseaux sociaux.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique.
Source: Afp