Droits de la santé sexuelle de la reproduction : Des parties prenantes en atelier d’évaluation de la durabilité de l’écosystème d’avortement sécurisé à Kpalimé

La table d'honneur, à l'ouverture de l'atelier

Des parties prenantes intervenant dans la mise en œuvre des droits de la santé sexuelle de la reproduction participent depuis mercredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), à un atelier atelier d’évaluation de la durabilité de l’écosystème d’avortement sécurisé.

Cette rencontre de trois jours, est organisée par la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME) du Togo avec l’appui technique et financier de l’Organisation pour le Dialogue sur l’Avortement Sécurisé (ODAS) en collaboration avec IPAS Afrique Francophone.

Principal objectif visé : obtenir la cartographie de l’écosystème d’avortement au Togo en vue de la prise d’actions pour sa durabilité.

Ainsi, les participants à l’atelier de Kpalimé doivent évaluer de manière conjointe, la durabilité de l’écosystème d’avortement et identifier et discuter des opportunités et des lacunes. Ils doivent également créer de nouveaux partenariats et collaborations, renforcer ceux qui existent déjà et établir une vision commune afin d’orienter les programmes et les efforts futurs pour parvenir à un écosystème durable de l’avortement.

Les participants suivront une communication sur le cadre de durabilité de l’écosystème et sur l’outil de l’évaluation de la durabilité de l’écosystème d’avortement. Des présentations qui seront suivies des travaux en groupe sur la conception du plan de durabilité. Des recommandations sont également prévues à la fin des travaux.Par l’écosystème d’avortement sécurisé, la question de l’avortement ne se limite pas seulement aux simples actes cliniques, mais intègre également des facteurs déterminants qui considèrent la question des connaissances des individus sur l’avortement sécurisé, le support que la communauté doit apporter, la volonté politique, le cadre législatif, le financement et la disponibilité des produits de base.

Soro Aboudou (conseiller régional en plaidoyer et partenariat à Ipas Afrique Francophone) a souligné que l’accompagnement de leur structure, est un appui technique et financier dont le but est de permettre une disponibilité des services de qualité et d’accessibilité à ces services par les populations cibles, notamment les femmes, les jeunes et adolescents.

Il a surtout mis l’accent sur le taux élevé de la mortalité maternelle lié à des avortements pratiqués de façon clandestine.

Les dispositifs, a-t-il précisé, souvent défaillants dans différents pays, femmes et jeunes, dans le besoin des services d’avortement sécurisé, se tournent vers des personnes qui ne sont pas professionnelles, entraînant dans la plupart des cas, des décès et des séquelles que certaines personnes traînent à vie.

Pour les questions de santé, il faut une « volonté politique », car c’est une question qui relève de la santé publique, a-t-il martelé.

21,6 millions d’avortements non sécurisés chaque année dans le monde

« Nous devons œuvrer à faire en sorte que la mortalité maternelle baisse, ce n’est pas juste qu’une femme qui donne naissance, puisse mourir, le politique doit donc faire avancer ce processus », a ajouté M. Soro.

Pour Fiagnon Kodjo (chargé du Plan de travail annuel de l’UNFPA-DSME), le cadre de durabilité de l’écosystème d’avortement, est la réponse qu’apporte IPAS afin de garantir l’accès à des soins d’avortement sécurisé. 

M. Kodjo a estimé qu’environ 21,6 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués dans le monde chaque année, soit 13 % de la mortalité maternelle totale. Ils sont la cause chaque année de près de 47.000 décès maternels auxquels il faut ajouter 5 millions de cas d’invalidités.

« Une étude récente a montré que lorsque pratiqué dans de bonnes conditions, l’avortement n’est pas plus dangereux qu’une intervention dentaire ambulatoire, et que son taux de létalité n’atteint même pas 1/100 000 avortements pratiqués. Pourtant, des restrictions juridiques, politiques et de programmations font basculer la pratique de l’avortement dans la clandestinité dans de nombreux endroits du monde, ce qui a pour effet d’augmenter le taux de létalité à 220 pour 100.000 avortements pratiqués. C’est en Afrique de l’Ouest que cette incidence est la plus élevée, une région dans laquelle l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime à plus de 1,8 millions le nombre d’avortements non sécurisés pratiqués chaque année causant près de 9.700 décès maternels, ce qui équivaut à un taux de létalité de 540 décès pour 100.000 avortements, de loin le taux le plus élevé au monde », a longuement expliqué M. Fiagnon. FIN

De Kpalimé, Alex Edouh