Consommation de la drogue en milieu scolaire au Togo: Le gouvernement veut sévir

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Le ministre des enseignements primaire, secondaire et technique ainsi que son collègue de la sécurité et de la protection civile sont montés au créneau mercredi pour dénoncer et alerter sur l’accroissement de la consommation de la drogue et des stupéfiants en milieu scolaire.

Depuis quelques années, la consommation de l’alcool, de la drogue et d’autres substances psychoactives prend de l’ampleur chez les jeunes togolais. Et il n’est pas rare de retrouver ces stupéfiants au sein des établissements scolaires souvent très bien camouflés sous diverses formes.

« L’accroissement du phénomène de consommation de drogues et substances assimilées chez les jeunes est si alarmant qu’une communication y a été consacrée lors du conseil des ministres du 11 janvier 2023. En effet, le phénomène est d’autant plus inquiétant qu’il touche également les écoles et les conséquences psychosociales et sanitaires attachées à la consommation de telles substances sont avérées et de nature à compromettre l’efficacité des actions volontaristes du gouvernement en faveur de la jeunesse. A cet égard, il est constaté, avec une constance préoccupante, que des groupes d’individus y compris des élèves introduisent de l’alcool, des produits psychoactifs dissimulés sous plusieurs aspects, notamment sous la forme de confiseries, et incitent leurs camarades à leur consommation », souligne un communiqué de Dodzi Kokoroko (ministre des enseignements primaire, secondaire, technique).

Selon lui, ces substances sont introduites au sein des établissements scolaires par des groupes d’individus y compris les élèves eux-mêmes qui les dissimulent sous plusieurs aspects notamment sous la forme de confiseries et incitant leurs camarades à les consommer.

« L’école togolaise est un lieu de savoir, de transmission de valeurs positives et de bonnes mœurs. A ce titre, elle ne saurait faire le lit à l’essor d’un tel phénomène », a précisé le Prof Kokoroko avant de rappeler les dispositions prises contre la consommation de la drogue et des substances psychoactives en milieu scolaire et qui restent en vigueur sur toute l’étendue du territoire nationale.

Il s’agit de l’arrêté n° 50/MEN-RS du 24 septembre 1979 portant interdiction de fumer dans les salles de classe des établissements scolaires et universitaires; l’article 4 de l’arrêté interministériel nº 001/2022/MFPTDS/MEPSTA du 24 février 2022 qui interdit explicitement l’introduction, la vente et/ou la consommation d’alcool, de tabac ou toute autre substance psychotrope ou substance illicite à l’intérieur et aux abords des établissements scolaires et centres de formation technique et professionnelle et dans les administrations relevant du ministère des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat ; les différentes circulaires de rentrée scolaire, en l’occurrence la circulaire n° 185/MEPSA/CAB/SG du 1er octobre 2014 portant orientation de l’année scolaire 2014-2015 et la circulaire nº 080/MEPSFP/CAB/SG du 30 novembre 2018 portant orientation de l’année scolaire 2018-2019.

Le ministère des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat se réserve également le droit de renforcer ce cadre réglementaire de lutte et de prévention dans le respect absolu des droits des individus en matière d’éducation.

Les dispositions du nouveau code pénale

Le ministre de la sécurité et de la protection civile pour sa part, a rappelé les différentes dispositions du nouveau code pénale en matière de promotion ou de consommation de la drogue et ses dérivés, de l’alcool et de toutes autres formes de substances psychoactives.

« La détention, l’achat, la consommation, la culture des plantes et substances classées stupéfiants ou psychotropes (cannabis, l’ecstasy, les opioïdes, la cocaïne, les amphétamines etc.) sont interdits et punis par les articles 93, 97, 111 et 112 de loi n°98-008 du 18 mars 1998 et les articles 266 et 267 du nouveau code pénal ; l’incitation et la provocation par n’importe quel moyen à l’usage illicite des drogues ou substances présentées comme ayant les mêmes effets ou non constituent des infractions punies par les articles 100, 101,102, 105,106, 108 et suivants de la loi n°98-008 du 18 mars 1998 et l’article 255 du nouveau code pénal ; ceux qui sciemment auront fourni à un(e) mineur(e) l’un des inhalants chimiques toxiques ou des plantes ou substances classées comme stupéfiants ou substances psychotropes seront poursuivis et punis conformément aux articles 114 et suivants de la loi 98-008 du 18 mars 1998 et l’article 267 du nouveau code pénal ; la vente et la consommation du tabac et de ses produits dérivés, y compris ceux consommés à l’aide du dispositif dénommé chicha, surtout dans les milieux publics, dans les lieux de travail, dans les moyens de transport en commun, etc., sont interdites et punies par les articles 865 et suivants du nouveau code pénal », précise le document signé du Gal. Yark Damehame.

« L’alcool étant classé parmi les substances nocives à la santé, tout abus de sa consommation conduisant à une ivresse publique et manifeste ou toute offre de boissons alcoolisées à quel titre que ce soit aux mineurs sont formellement interdits et punis par les articles 181 et 863 du nouveau code pénal », souligne le document.

Les deux ministres appellent à une collaboration de tous les acteurs impliqués dans le secteur de l’éducation au Togo y compris les parents d’élèves, pour venir à bout du phénomène très nocif pour la jeunesse et qui prend de l’ampleur au fil des années. FIN

Chrystelle MENSAH

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