Togo/Éducation : Nouvelle grève de 4 jours à compter de ce lundi à l’appel du SET

Le Syndicat des Enseignants du Togo (SET), a déclenché ce lundi, une nouvelle grève de quatre jours, après 72 heures observées la semaine dernière.

Les enseignants réunis au sein de ce syndicat sont décidés à aller au bout de leurs revendications, malgré les sanctions à l’encontre de certains de leurs collègues.

Ce lundi, certains élèves du public sont allés déloger leurs camarades du privé. Ces grèves sont jugées « illégales » par le gouvernement, qui a plusieurs fois affirmé « qu’aucun syndicat professionnel légalement constitué n’est enregistré auprès des services compétents de l’État sous la dénomination du SET, conformément aux lois et règlements en vigueur au Togo.

Le 30 mars, 137 enseignants ont été « exclus » de la fonction publique enseignante pour « agissements et comportements répétitifs incompatibles avec les aptitudes et exigences attachées au métier d’enseignant » et « mis à la disposition du ministère chargé de la fonction publique ».

Ces enseignants n’ont été aucunement rayés de la fonction publique, mais seront plutôt redéployés dans l’administration générale, contrairement à certaines interprétations.

« Les 137 enseignants, objet de la mesure ministérielle demeurent des agents de l’État. Il s’agit donc d’une mesure administrative disciplinaire, les mutant d’un cadre de fonctionnaires à autre en raison de leur agissement qui est contraire à l’éthique de la profession d’enseignant qui requiert un comportement exemplaire. En prenant un tel acte, le ministre entend préserver le secteur éducatif des égarements susceptibles de porter atteinte à la sérénité, la quiétude et l’équilibre des apprenants », a expliqué à l’Agence Savoir News, un cadre du ministère de la fonction publique.

« Le nouveau code togolais du travail impose désormais de nouvelles règles syndicales avec des conditions beaucoup plus strictes pour la création d’un syndicat avec des exigences de siège, de transparence dans la gestion financière, d’un effectif requis de membres, d’un bureau directoire… Les membres du SET ignorent manifestement ces nouvelles dispositions qui régissent l’existence d’un syndicat et le droit de grève », a-t-il ajouté.

Une rencontre est prévue mardi à Lomé, entre des membres du gouvernement et les acteurs du système éducatif.

Mais le SET ne sera pas à la table de discussions, les responsables de ce syndicat n’ayant pas été invités.

Les enseignants grévistes exigent notamment une prime mensuelle de logement (50.000 F.CFA au moins) pour tout enseignant sans distinction en référence à la réforme de l’enseignement de 1975 et une prime annuelle d’éloignement (minimum 300 F.CFA/kilomètre).

Ils réclament également une allocation de mutation (100.000 F minimum pour les interrégionales et 60.000 F pour les intra-régionales).

Rappelons que des appels à la grève du SET interviennent au lendemain d’un « mémorandum d’entente » signé par le gouvernement et des acteurs du secteur de l’éducation, document en six points dont la « gratification exceptionnelle » d’un montant de 5 milliards de F.CFA à allouer aux enseignants sur une période de 5 ans.

Le document prévoit également une trêve sociale correspondant aux années de mise en œuvre de la gratification et un fonds national de soutien à l’éducation. FIN

Junior AUREL