Préfecture de Danyi: Les adieux des populations à leur chef décédé depuis 2002

Une manifestation de l’identité culturelle du peuple Danyi

Les populations des cantons de la préfecture de Danyi ont fait définitivement leurs adieux à Togbuiga Do Sémenyo Jonas Kpégba Tegli II – leur chef décédé en 2002 – à travers des cérémonies traditionnelles d’environ une semaine.

Togbuiga Do Semenyo Jonas Kpegbav Tegli II (1913-2002), a été chef canton de Danyi Atigba à Danyi Apéyémé, ancien président des chefs traditionnels de Danyi, ancien président des chefs traditionnels de grand Kloto et ancien président des chefs traditionnels du Togo.

Officier de l’Ordre du Mono, il fut également président de Eweto. Les cérémonies traditionnelles se sont déroulées du 24 au 29 Août devant la cour royale à Danyi Apéyémé, localité située à environ 170 km à au nord-ouest de Lomé.

Une partie des cérémonies

Les funérailles ont été marquées par plusieurs temps forts, notamment les cérémonies d’ouverture des funérailles dénommées « Amedede le amatsimé », suivies de celles de « Avidegbomé ».

Ces rites ont été suivies le lendemain par d’autres appuyées de coups de salves tirés par les natifs de Danyi-Apéyémé et ensuite par une autre cérémonie funéraires appelées « enyronmetsotso », celles des funérailles de certains anciens notables de Danyi Apéyémé.

Le jeudi, c’était la prestation cérémoniale des chefs traditionnels des villages du canton de Atigba, suivie d’une prestation cérémoniale spéciale de Togbuiga Kpégba Tegli III, l’actuel chef du canton de Danyi Atigba, successeur de feu Kpégba Tegli II.

La journée de vendredi a été marquée par les funérailles de tous les défunts de Kpégba dont les décès sont survenus après celui de Togbuiga Kpégab Tegli II Samedi, jour de l’apothéose, les chefs traditionnels des villages des cantons environnants ont presté traditionnellement. Ils ont ensuite prêté serment renouvelé leur soutien et engagement au village endeuillé.

Les cérémonies funéraires traditionnelles de feu Togbuiga Tegli II ont pris fin par des offices religieux d’action de grâce catholique et protestant le dimanche dans la matinée.

Pour comprendre les différentes phases de ces cérémonies, le chef canton de Danyi Atigba Togbuiga Kpégba Tegli III a expliqué les différentes étapes de ces funérailles traditionnelles, qu’il a organisées pour dire adieu à son prédécesseur.

« Les funérailles d’un chef de l’envergure de Togbuiga Tegli II, se déroulent soit pendant 6 jours ou 7 et nous, nous l’avions fait pendant 6 jours », a précisé Togbui Kpegba Tegli III.

Togbui Kpégba Tegli III entouré des Togbui Adjallé et Djidjolé

En effet, tout a commencé avec la première cérémonie dénommée « amedede le amatsime » (qui signifie traduit +sortir quelqu’un du médicament+).

D’après la signification, lorsqu’un chef décède, la tradition voudrait que la nouvelle soit cachée.  Son entourage et les notables doivent simplement dire à la population qu’il est malade et qu’il a été amené pour un traitement. C’est ce traitement qui est appelé « amedede amatsime ».

Donc tout a commencé avec cette cérémonie. Il y a une autre manière de désigner la mort d’un chef. L’entourage peut aussi annoncer qu’il est parti à la ferme et le jour qu’ils sont prêts pour organiser les funérailles, ils le font revenir de la ferme.

En quoi consiste cette cérémonie ?

Ce sont ses pairs qui viennent l’invoquer ou supplier les dieux pour qu’il revienne afin que ses funérailles commencent. Cette invocation a été suivie de ce qu’on appelle « avidédé Gbomé », une annonce publique du décès du chef. Cette annonce publique autorise la population à pleurer leur chef dans un cortège funèbre à travers la ville pour attirer l’attention de toute la population du décès du chef. 

Une partie des cérémonies…

Le lendemain, les populations de la ville s’organisent pour tirer des coups de salves, manifester leurs émotions et annoncer le début des funérailles. Comme il s’agit d’un chef canton, le lendemain, les habitants du canton ont enchaîné avec les coups de salves. Mais avant cela, il y a dans l’après-midi une autre cérémonie, appelée « enyroemetsotso ».

Au cours de ladite cérémonie, les oncles maternels du défunt viennent témoigner et renouer leur lien de parenté avec le défunt, histoire de montrer que c’est un enfant important et qu’ils viennent lui manifester leur attachement.

Les autres jours ont été consacrés aux funérailles des notables, et des défunts de la famille Kpégba décédés après la mort du chef. 

Comme il s’agit d’un chef important, d’un chef canton, l’apothéose de ces funérailles a été marquée par les présentations de condoléances et de serments et les prestations des autres cantons et villages de la préfecture à la famille royale et aux populations du canton d’Atigba.

Une partie des tirs des coups de salves

Tous ces rituels sont suivis d’une prestation de serment au cours de laquelle ils promettent leur soutien au village endeuillé quelles que soient les péripéties en cas d’agression. FIN

De Kpalimé, Omer/Rédaction

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