Affaire Madougou : Le ministre Modeste Kérékou fait certaines révélations

Modeste Kérékou

Modeste Kérékou (ministre des petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi) est monté au créneau vendredi après-midi, faisant certaines révélations sur Reckya Madougou.

Candidate recalée du parti Les Démocrates (opposition) à la présidentielle du 11 avril au Bénin, l’opposante a été interpellée mercredi après un meeting à Porto-Novo (localité située à environ 30 km à l’est de Cotonou), suite à un mandat d’amener la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).

Deux militants du parti Les Démocrates sont placés sous mandat de dépôt depuis lundi pour « association de malfaiteurs et terrorisme ».

L’interpellation de Mme Madougou est en lien avec ce dossier, a indiqué jeudi Mario Mètonou, Procureur spécial de la CRIET.

Devant la presse vendredi après-midi, Modeste Kérékou a fait certaines révélations, suite à des messages reçus dans son téléphone le 23 décembre 2018, et qui proviendraient de Mme Madougou.

Le ministre a, lors de la rencontre avec la presse, montré plusieurs captures d’écran de son portable.

« Plus de deux ans après, ces messages viennent aujourd’hui, dans le contexte du débat sur les tentatives de déstabilisation de notre pays par dame Madougou et compagnie, jeter une lumière crue sur les intentions de notre compatriote », a-t-il souligné.

Voici la déclaration de presse de M. Modeste Kérékou

Mesdames et messieurs de la presse,

Je me fais le devoir d’intervenir aujourd’hui, dans le débat qui agite l’actualité, pour partager avec l’opinion des informations dont j’ai connaissance et qui, au moment où je les recevais, m’ont laissé perplexe. Je précise tout de suite qu’en raison de leur teneur, j’en avais néanmoins, à l’époque, informé le Président de la République qui m’avait simplement invité à les banaliser. Mais avec le recul, au regard des développements actuels de l’actualité, ces informations révèlent toute leur gravité mais aussi tout leur caractère nuisible.

Replacées dans leur contexte comme dans le contexte actuel, elles sont de nature à favoriser la bonne compréhension des tentatives de déstabilisation de notre pays et c’est ce qui m’oblige à parler aujourd’hui. De quoi s’agit-il ?

Le 23 décembre 2018, aux environs de 2h du matin, je reçois des messages WhatsApp d’un profil qui affiche le numéro togolais +228 93 39 33 39 avec la photo de dame Réckya Madougou. Surpris par la teneur des messages, j’ai tout de suite pris conscience de leur gravité et ai aussitôt fait une capture d’écran avant de répondre à l’expéditeur que je n’ai rien compris et de lui demander à qui j’avais à faire. C’est alors qu’avec empressement mon interlocuteur de l’autre côté a supprimé les messages. Je n’étais certainement pas la personne à qui elle adressait lesdits messages. Ensuite la photo de dame Madougou a été retirée du profil pour être remplacée par une photo montrant des panthères. Là également j’ai fait une capture d’écran. Ces messages et ces images, vous pouvez les voir s’afficher à l’écran.

Mesdames et messieurs,

Plus de deux ans après, ces messages viennent aujourd’hui, dans le contexte du débat sur les tentatives de déstabilisation de notre pays par dame Madougou et compagnie, jeter une lumière crue sur les intentions de notre compatriote. Ils apportent la preuve qu’il y a longtemps qu’elle conspire contre notre pays et que les derniers événements ne sont que l’épilogue de ce qui se trame depuis des années.

Évidemment, je ne saurais dire quelle est la part de vérité ou de mythomanie qui apparaît dans ce que nous venons de lire. Car, il n’est pas exclu aussi que l’auteure des messages soit dans la logique de surfaire sa réputation afin de convaincre le destinataire. Mais ce qui est certain, c’est que ces messages sont suffisamment clairs pour attester du dessein de leur auteure. A ce propos, il me paraît utile de faire quelques clarifications. Nous retournons à l’écran pour voir retranscrit le texte tel qu’il faut le comprendre.

La date du 23 décembre 2018 est voisine de celle de la tenue d’une rencontre de la CEDEAO à Abuja dans la période et le président Patrice Talon n’y était pas. Il faut donc lire par FG, Faure Gnassingbé, PT, Patrice Talon, ADO, Alassane Dramane Ouattara, et Issifou, Mahamadou Issifou.

Vous noterez par ailleurs qu’en décembre 2018, nous sommes à quelques mois des législatives de 2019. Et vous noterez surtout qu’après ces législatives ont été boycottées par l’opposition et ont donné lieu à des actes de vandalisme.

Mesdames et messieurs,

L’on peut en toute objectivité se demander pourquoi c’est moi qui ai reçu ces messages car l’expéditeur les ayant automatiquement supprimés quand j’ai demandé à qui j’avais à faire, cela induit que je n’en étais pas le vrai destinataire. Dame Madougou s’est, en fait, mélangée dans son répertoire.

Ces messages WhatsApp parvenus sur mon téléphone par erreur révèlent sans autre interprétation que son auteure, dame Réckya Madougou, est tout sauf la patriote qu’elle prétend être au point d’aspirer à nous diriger contre vents et marrées, faute de quoi elle est prête à provoquer le chaos dans notre pays.

C’est pourquoi de tels personnages, pions à la solde de tous les intérêts sauf ceux du Bénin, n’hésitent pas à recourir à tous les moyens, toutes les manipulations et toutes les exagérations pour essayer de parvenir à leurs fins en abusant de la crédulité et de la bonne foi du peuple.

Mais on ne peut accepter que des compatriotes, se prévalant de relations particulières avec des milieux politiques étrangers ou des réseaux mafieux, utilisent notre processus démocratique à des fins aussi sordides.

Ceci vient montrer une fois encore, de mon point de vue, la pertinence des réformes politiques que nous avons opérées, notamment celle de l’institution du parrainage qui permet aux élus d’apprécier, non seulement l’ancrage politique mais aussi la moralité des aspirants à la magistrature suprême dans notre pays.

Je ne pouvais pas continuer de me taire et ne pas éclairer l’opinion publique, étant un témoin vivant et détenant des preuves irréfutables que dame Madougou est mal intentionnée et conspire depuis bien longtemps contre notre pays.

Mon téléphone reste disponible pour toute expertise qu’il plairait à la justice béninoise d’ordonner aux fins d’authentifier les messages.

Je vous remercie.

Cotonou, le vendredi 5 mars 2021

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