Malversations à la NSCT : Les producteurs inquiets, la FNGPC rassure

Photo/Archives/Illustration.

La Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) est fortement secouée par des « malversations financières majeures », suite, à un « audit portant sur l’exercice 2014 ». L’information a été portée sur la place publique début février par l’Hebdomadaire La Nouvelle Tribune.

Au total sept personnes dont d’anciens hauts cadres de ladite société, seraient interpellées et gardées à la gendarmerie de Lomé, a-t-il révélé.

A en croire ce canard, une perquisition aurait été menée au domicile d’un haut cadre de la NSCT et permis aux services de la gendarmerie et de la brigade anti-corruption, de mettre la main sur la somme de 28 millions FCFA.

Déjà le 6 février, les ministres chargés de l’économie et des finances, de l’agriculture et de la justice « ont rendu compte au conseil des ministres, de l’état d’avancement du dossier relatif à la gestion financière de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo, ainsi que les mesures prises pour rassurer les producteurs », selon le communiqué rendu public.

Le sujet étant traité dans les divers, aucun détail n’a été fourni. Mais, tout porte à croire que la situation est très préoccupante au sein de cette société.

Cette situation inquiète les producteurs, d’où la tournée d’explication déclenchée par les membres de la Fédération nationale des groupements de Coton (FNGPC), afin de rassurer ces cotonculteurs. Cette Fédération détient 40% du capital de la SNCT.

« Le ministre de l’agriculture avait été dépêché par le gouvernement pour nous entretenir à Atakpamé. Mais comme tous les producteurs n’étaient pas présents, il est normal qu’en tant que représentants de la Fédération nationale, nous sillonnons tout le pays pour apaiser les producteurs et les rassurer », a souligné Hodabalo Yosso (président du CA de la FNGPC), lors d’une tournée à Kara (localité située à environ 420 km au nord de Lomé).

« Nous expliquons aux producteurs que tout ce qui se passe +est passager+ et que le gouvernement a pris des mesures conservatoires pour permettre à la filière de continuer son fonctionnement », a-t-il précisé.

Selon l’Hebdomadaire La Nouvelle Tribune, « les arrestations pourraient se poursuivre dans les prochains jours, l’enquête n’ayant pas été bouclée ».

Rappelons que la NSCT a été créée suite à la dissolution le 23 janvier 2009 de la SOTOCO, secouée notamment par la mauvaise gestion et le détournement. Grâce à des réformes, cette nouvelle société d’économie mixte — où l’État togolais détient 60% des parts, les 40% restant revenant aux producteurs de coton — a redonné vie à la filière coton qui joue un rôle très stratégique dans l’économie togolaise.

Le Coton est non seulement la première culture de rente du pays mais aussi la première culture industrielle du Togo et le 4è produit d’exportation du pays après le clinker, le ciment et les phosphates. Il est l’un des produits agricoles qui contribuent de manière substantielle au PIB.

Ainsi, le Togo a inscrit la filière dans une vision stratégique sur 10 ans, à travers un document d’orientation stratégique élaboré avec l’appui de la Banque mondiale: atteindre d’ici 2022, au moins 200.000 tonnes de coton-graine de 95% de premier choix, avec un rendement moyen de 1600 kg/ha et produire plus 85% de coton fibre de qualité de tête.

Depuis 2009, la production cotonnière s’est relevée progressivement, tombée à 28.000 tonnes de coton-graine en 2009/2010.

Alors, la production est passée de 28.000 à 46.244 tonnes de coton-graine entre 2009 et 2011. Elle est ensuite passée à 79.510 tonnes, puis à 80.594 tonnes avant de connaître un léger fléchissement à 77.850 tonnes en 2013/14.

La campagne 2014/15 a connu un important rebond, passant à 114.000 tonnes de coton-graines avant de retomber à 81.000 tonnes pour la campagne 2015/16.

Pour le compte de la campagne 2017/2018, il a été produit 117.000 tonnes de coton-graine contre 108.000 tonnes la campagne précédente, soit une progression de 8%.

Notons que la meilleure performance en matière de production coton-graine dans l’histoire de la filière togolaise est de 188.000 tonnes en 1998/1999. FIN

Junior AUREL