Après la feuille de route de la CEDEAO : Avalanche de réactions (politiques et société civile)

Agbéyomé Kodjo, président du parti OBUTS.

Les réactions se sont multipliées à Lomé, tant dans le rang des politiques que de la société civile, au lendemain de la feuille de route dévoilée par les chefs d’États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) lors du 53è sommet de l’organisation tenu mardi à Lomé, pour une sortie de crise au Togo.

L’une des grandes recommandations faites par les dirigeants ouest-africains, est la tenue le 20 décembre prochain, des élections législatives. Or la coalition de l’opposition qui manifeste contre le régime en place, rejette toute idée d’élections, avant les réformes en profondeur.

« Le peuple Togolais est enfin fixé sur le contenu des recommandations de la Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest sur la crise politique au Togo depuis ce 31 juillet », se réjouit Gerry Taama (président du Nouvel Engagement Togolais/NET).

Dans un communiqué, le NET « prend acte de ces recommandations et félicite chaleureusement la CEDEAO, ainsi que les facilitateurs ».

Ce parti « se réjouit particulièrement de ce que ces recommandations aient pris en compte la plupart des points soulevés pendant la période de dialogue et qui rejoignent largement les positions prises par le parti depuis le début des discussions ».

Le NET « appelle rapidement chaque parti à œuvrer pour la mise en œuvre diligente de ces mesures, en vue d’une sortie rapide de la crise politique qui n’a que trop duré. Avec un peu de réalisme et un sens élevé de compromis, la réalisation des réformes préconisées pourra se faire dans le seul intérêt du peuple togolais ».

Pour cette formation politique, « chaque parti doit se garder de tout triomphalisme car le plus difficile reste à faire c’est-à-dire, travailler ensemble pour faire aboutir les réformes électorales, constitutionnelles et institutionnelles, dans l’esprit des recommandations formulées ce 31 juillet 2018 par la CEDEAO ».

La formation politique OBUTS (Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire) prend également « acte des recommandations issues du dernier Sommet de la CEDEAO » et « considère que la plupart des revendications du Collectif des partis politiques de l’opposition rassemblés dans le C14 ont trouvé des réponses convenables auprès de l’Organisation sous régionale notamment : le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du Président de la République, la limitation du nombre de mandat présidentiel à deux, le vote de la diaspora, la recomposition de la Cour Constitutionnelle, l’établissement d’une liste électorale fiable et consensuelle qui passe impérativement par un nouveau recensement électoral, et la refonte du cadre électoral ».

« Toutes ces décisions constituent des avancées significatives qu’il convient de saluer en vue de garantir des élections justes, transparentes, et crédibles », souligne le parti de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo.

Le parti OBUTS « exhorte le Chef de l’État à saisir l’opportunité de cette feuille de route, pour prendre des mesures courageuses à même d’insuffler une nouvelle dynamique à la gouvernance du pays, afin de réduire la fracture sociale pour redonner confiance au peuple, dans sa quête lancinante de vivre ensemble harmonieux, dans une société réconciliée et solidaire ».

Cette formation politique « tient à féliciter les membres du C14, le peuple togolais et la diaspora, pour leur détermination et le combat qu’ils ont porté et qui a contribué aux avancées politiques indéniables que nous saluons tous aujourd’hui » et invite « le peuple togolais à demeurer vigilant et déterminé, et à ne céder à aucune provocation de nature à remettre en cause le processus de sortie de crise ainsi amorcé ».

Elle « prend acte de la date annoncée des prochaines élections législatives fixée au 20 décembre 2018, et demande la publication dès à présent, d’un chronogramme des opérations électorales, pour vérifier si la date envisagée est compatible avec la projection des contraintes à observer, pour des élections claires justes et crédibles ».

De son côté, l’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir) « accueille les décisions et les résolutions de la CEDEAO sur la situation politique au Togo avec satisfaction, humilité et gratitude ».

Selon Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) dans une interview à l’Agence Savoir News, « les orientations et la direction préconisées ne consacrent pas la victoire d’un camp contre un autre, de certaines positions contre les autres ».

« La vérité est que nous n’aurions jamais dû en arriver là, en contribuant les uns et les autres à mutiler notre propre pays et à tourmenter nos concitoyens avec toutes ces violences gratuites, ces exactions et ces dégâts insensés qui ont causés à la cohésion et à l’économie », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter: « Laissons maintenant ces moments de discorde derrière nous et travaillons ensemble, en sœurs et en frères, pour le progrès économique et social et pour de meilleures conditions de vie pour tous nos concitoyens ».

A en croire le ministre Bawara, « ces résultats du sommet de la CEDEAO sont le fruit du travail rigoureux et patient  du chef de l’État togolais, de sa sérénité et pondérance pour faire valoir la retenue et le sens de la responsabilité  à tous les acteurs politiques togolais ».

Pour David Dosseh, premier porte-parole du Front Citoyen Togo Debout (FCTD), l’un des principaux des assises de Lomé, c’est l’élection du président Buhari à la tête de l’organisation sous-régionale : « la CEDEAO aura beaucoup plus de facilité à gérer le cas togolais ».

« Un autre élément que je trouve positif, le fait que la CEDEAO ait insisté sur la nécessité d’opérer les réformes. Je penses que ces réformes seront exécutées avant toute élection », a-t-il précisé sur la radio BBC.

Pour l’instant, la coalition des 14 partis politiques n’a pas encore réagi. Selon des sources prochaines de ce regroupement, un communiqué sera rendu public au plus tard jeudi matin. FIN

 

Junior AUREL