L’ex-opposant historique et président de l’Union des Forces du Changement (UFC) Gilchrist Olympio a annoncé ce mardi lors d’un point de presse à son domicile, sa retraite politique, invitant au passage le président Faure Gnassingbé à « ne pas se représenter à la présidentielle de 2020 ».
« L’UFC a toujours été en première ligne de la lutte pour l’alternance politique du Togo. Mon humble contribution a été menée cette force d’union et l’opposition togolaise, pendant un temps vers son objectif ultime. Mais l’avenir de l’UFC, de la contestation politique et du Togo, devront demain être imaginés et poursuivis par des jeunes hommes et femmes de moins de 80 ans », a déclaré M.Olympio, âgé de 80 ans.
« Des jeunes qui pourront amener à la poursuite de leurs idéaux, avec la même énergie qui a été la nôtre, afin que le Togo puisse redevenir dans un futur proche une terre de fierté et d’excellence en Afrique. Le combat politique que j’ai mené tout au long de ma vie et pour lequel j’ai sacrifié tant de choses a toujours eu pour objectif de libérer mes concitoyens du joug de l’oppression et d’améliorer leurs conditions de vie. Je n’ai jamais dévié de cet objectif sacré et je laisse à l’histoire, le soin de porter un jugement sur les choix que j’ai été amené à faire pour le bien de mon pays », a-t-il souligné.
« À nos compagnons de lutte, et à la classe politique dans son ensemble », a poursuivi M.Olympio, « je voudrais dire que le temps des postures et des déclarations fracassantes est révolu. A ce temps doit succéder celui de la vérité et du courage. Celle de reconnaître les limites de certaines stratégies et celui de travailler fermement pour un compromis acceptable par tous ».
Et pour une solution politique « stable et durable » à la crise qui secoue le pays depuis plus de 3 mois, M. Olympio a donné quatre pistes dont le retour aux fondamentaux de la constitution de 1992 et la non participation du président Faure Gnassingbé à la présidentielle de 2020.
« Au Chef de l’Etat actuel, je voudrais également demander le courage d’entendre la voix de son peuple, même lorsque celle-ci est dissonante, et d’y répondre. L’occasion lui est offerte de rentrer dans l’histoire en créant les conditions pour un changement pacifique de pouvoir au terme de votre mandat actuel en 2020 », a-t-il précisé.
« Le dialogue politique annoncé doit se dérouler dans un climat apaisé. Il importe que les personnes interpellées dans le cadre des manifestations soient relaxées. Une attention particulière doit être apportée aux villes de Sokodé, Bafilo et Mango afin que le calme puisse y revenir pour que la vie reprenne son cours normal », a ajouté M.Olympio dont le parti a signé en mai 2010, un accord de partage de pouvoir avec le parti au pouvoir qui a permis l’entrée de l’UFC au gouvernement.
« Nous ne sommes pas aveugles. Force est de constater que le régime a continué à travers des calculs politiciens à court terme, à saper les fondements de cet accord de gouvernement, le rendant ainsi partiellement inopérant », a reconnu M. Olympio.
Rappelons que le Togo est plongé dans une nouvelle crise depuis août dernier, avec des manifestations de la coalition de l’opposition qui ont fait 14 morts.
Les 14 partis politiques de ce regroupement exigent retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Ils réclament également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de ce regroupement exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.
Les partisans de ce regroupement de l’opposition seront encore dans les rues de Lomé et de plusieurs villes mercredi, jeudi et samedi.
D’intenses tractations sont menées ces derniers jours pour l’amorce d’un dialogue. Pour l’instant, aucune date n’a encore été fixée pour la tenue des discussions. FIN
Edem Etonam EKUE
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