Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a été élu le 4 juin dernier à Monrovia (Liberia) à la présidence tournante de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Pour sa rubrique +TROIS QUESTIONS A+, l’Agence Savoir News a approché le chef de la diplomatie togolaise Professeur Robert Dussey.
Savoir News: Quelle est la mission ou les objectifs assignés au président en exercice de La CEDEAO?
Robert Dussey: Ecoutez ! Pour l’essentiel, le président en exercice de la CEDEAO a pour mission de veiller au bon fonctionnement de notre communauté commune et surtout en ce qui concerne les grandes orientations décidées par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement.
A cet égard, il doit exécuter, en collaboration avec la Commission, qui est le centre administratif de l’institution, les grands chantiers déjà définis par la communauté. Il doit, de ce fait, user de son influence politique pour faire appliquer les décisions prises.
Aussi, peut-il entreprendre des initiatives personnelles allant dans le sens des défis qui se posent à notre communauté ou entrant dans les préoccupations les plus importantes ou conjoncturelles des Etats membres.
Qu’est-ce qui a milité au choix du président togolais ? Est-ce un point de plus pour la diplomatie togolaise?
Le choix porté sur le Président Faure Essozimna Gnassingbé en sa qualité de président en exercice de la CEDEAO est d’abord lié à ses qualités personnelles, notamment celle d’écoute, son sens du consensus, du compromis et du pragmatisme politique.
Ensuite, le résultat du dynamisme retrouvé de la diplomatie togolaise depuis quelques années sous sa vision éclairée. Et dans ce nouvel élan, le Togo entend jouer davantage un rôle de premier plan au sein de notre organisation commune. De ce fait, les récents succès diplomatiques, aux niveaux sous-régional et continental ont été déterminants dans cette marque de confiance accordée au Président Faure Gnassingbé par ses pairs de la CEDEAO.
Comme vous le savez, en 2011 et 2012, la République togolaise avait assuré la présidence en exercice de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), le Chef de l’Etat togolais avait accompli, avec une efficacité remarquable, la mission de coordinateur que la CECEAO lui avait confiée dans le processus de riposte et d’éradication de la maladie à virus Ebola lorsque trois pays de la région (Libéria, Sierra Leone et Guinée) en avait été victimes entre 2014 et 2015.
Actuellement, le Togo siège au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), et avait initié et abrité, avec un succès éclatant, le Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique, sanctionné par l’adoption de la Charte de Lomé. De plus, notre pays est l’un des «bons élèves» de la CEDEAO en matière de mise en œuvre des grands projets d’intégration au sein de la communauté.
Evidemment, tout cela est un point de plus pour la diplomatie du Président Faure Essozimna Gnassingbé, mais le Togo est conscient : c’est aussi un grand défi.
Le Chef de l’Etat s’est donné pour mission de rendre applicable dans les faits, la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO. N’est-ce pas une lutte perdue d’avance ? Si non, de quels moyens dispose-t-il ?
La libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO est un objectif pour nous tous, citoyens et dirigeants. Travailler là-dessus ne doit pas être une lutte perdue d’avance mais un challenge et une fierté.
Le Président de la République connaît bien les réalités socio-économiques de la région, et a le soutien total de ses pairs, des commissaires, des populations et surtout la volonté de faire avancer notre communauté commune sur cette question qui exige certes, beaucoup de moyens mais heureusement, pas impossible à résoudre. FIN
Propos recueillis par Junior AUREL
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