Après l’explosion de mardi : Quelques milliers de personnes dans les rues de Tabligbo ce samedi pour une « marche silencieuse » (REPORTAGE)

« Trop, c’est trop. Ne nous voulons plus ça à Tabligbo. Sortons tous pour soutenir nos frères », lance dans un mégaphone, un jeune homme à la tête d’un cortège de manifestants.

A Tabligbo — localité située à environ 85 km au nord de Lomé — l’émotion était très forte dans les rues. Quelques milliers de personnes ont sillonné les artères de la ville pour dénoncer les mauvaises conditions de travail des employés de Wacem, à travers une « marche silencieuse », a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.

Cinq personnes étaient mortes mardi dernier, dans l’explosion d’une citerne. Un blessé grave est actuellement en soins intensifs au CHU Sylvanus Olympio à Lomé.

Partis de +L’Ecole d’en bas (au centre ville)+, les manifestants ont parcouru silencieusement plusieurs artères de Tabligbo, avant de chuter sur le stade de Sébé pour une séance de prières. On notait dans le cortège, la présence de certains politiques dont le président de la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP, opposition) Francis Ekon.

Au point de chute, d’autres responsables politiques : l’ancien Premier ministre et président du parti OBUTS/Opposition Agbéyomé Kodjo, une délégation du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, opposition) conduite par Kossi Amégnona etc. Le Préfet de Yoto Toudeka Gado Komlan était aussi présent au stade.

Sur une grande pancarte à la tête du cortège, étaient collées des photos des personnes qui ont péri dans l’explosion. Plusieurs manifestants pour la plupart des parents des victimes, brandissaient également leurs photos.

« Tout le monde est choqué à Tabligbo. Nous avons constaté que ce sont des accidents et des morts qui se répètent. Tous les travailleurs de Wacem, les familles des victimes et les populations sont sortis pour observer ce deuil », a déclaré à l’Agence Savoir News Kodjovi Sedonou, le secrétaire général adjoint du Sydémines (Syndicat Démocratique des Mines).

« Les accidents sont répétés dans cette usine; Trop c’est trop, et cela commence par prendre de l’ampleur. L’explosion de mardi dernier, ne devrait pas arriver, si les mesures de sécurité avaient été prises. Nous déplorons tout cela. Et aujourd’hui, nous voulons nous faire entendre », a-t-il souligné.
Aucun haut responsable de Wacem n’a participé à la marche. Dans l’enceinte de l’usine, tous les bureaux étaient fermés ce samedi.

Les autorités togolaises ont annoncé mercredi soir, l’ouverture d’une « enquête », afin de déterminer les « circonstances et les causes exactes » de l’explosion.

Plusieurs partis politiques, ainsi que des organisations de défense des droits de l’homme sont montés au créneau pour dénoncer les mauvaises conditions dans lesquelles travaillent les employés dans cette usine et exiger une « enquête ».

Précisons que Wacem a démarré ces activités à Tabligbo en 1996, après avoir racheté les installations de +Ciment de l’Afrique de l’Ouest+ (CIMAO), fermé en 1984, après cinq années d’activités. Le CIMAO avait été créé par les gouvernements du Togo, du Ghana et de la Côte d’Ivoire. FIN

Photo: Vue des manifestants dans les rues de Tabligbo ce samedi

De Tabligbo, Junior AUREL / Innocent WOTOGLO (Correspondant)

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