Incendie de l’ambassade du Bénin au Gabon: Interpellation de deux opposantes Annie Lea Meye et Georgette Toussaint

Deux militantes de l’opposition ont été interpellées samedi matin à Libreville dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de l’ambassade du Bénin, a déclaré à l’AFP le ministre gabonais de l’Intérieur Guy-Bertrand Mapangou.

« Annie Lea Meye et Georgette Toussaint ont été interpellées ce matin (samedi) par la police judiciaire dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de l’ambassade (du Bénin). L’enquête se poursuit. Des indices nous renvoient vers d’autres personnes », a affirmé M. Mapangou à l’AFP.

Des manifestants avaient mis le feu le 12 avril à l’ambassade après le décès de la figure de l’opposition André Mba Obame, 57 ans, dont la date des obsèques n’a pas encore été annoncée.

Entourés par une cinquantaine de militants, plusieurs leaders de l’opposition, dont l’ex-président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping ou l’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong, se sont regroupés quelques heures samedi près du siège de la PJ, protégés par des policiers anti-émeutes. Ces opposants ont quitté les lieux en milieu d’après-midi.

Les deux militantes ont été victimes d’un « enlèvement par les forces de police », a affirmé à l’AFP Jean-Dedieu Moukagni-Iwangou, président du Front uni de l’opposition, qui rassemble plusieurs partis.

Il a affirmé que les droits de deux militantes avaient été « bafoués », soulignant notamment que l’interpellation avait eu lieu « avec effraction » et « en dehors des heures légales ». Le ministre a répondu à l’AFP que « le code pénal a été respecté ».

« Tout ceci arrive quand nous sommes frappés par un deuil. Nous réclamons simplement un minimum de quiétude pour ce deuil », a conclu M.Moukagni-Iwangou.

Décédé le 12 avril, André Mba Obame, ex-baron du régime passé dans l’opposition, avait contesté la victoire en 2009 à la présidentielle d’Ali Bongo Ondimba et s’était proclamé vainqueur du scrutin, provoquant un bras de fer avec le pouvoir.

Par la suite, l’opposant était tombé malade et une partie de ses partisans avait accusé le régime de l’avoir empoisonné, visant particulièrement le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Maixent Accrombessi, d’origine béninoise et naturalisé gabonais. Le parti de M. Mba Obame a rejeté toute responsabilité dans l’incendie de l’ambassade.

SOURCE : AFP