L’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit dans certains pays de la sous-région ouest-africaine « restera sans aucun doute, l’un des défis collectifs majeurs de l’année qui s’achève », a affirmé ce vendredi Faure Gnassingbé devant des diplomates accrédités au Togo, lors de la traditionnelle cérémonie de vœux du nouvel An.
Cette épidémie a déjà fait au moins 6.915 morts sur 18.603 cas recensés, dont plus de 99% dans ces trois premiers pays, selon le dernier bilan de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 14 décembre. Le nombre de morts continue à être sous-évalué, selon l’OMS, qui estime à 70% le taux de mortalité réel dans ces trois pays.
« La tâche qui nous attend est d’une grande ampleur, même si l’on doit relever ces derniers mois, une évolution positive dans les pays touchés, en particulier au Liberia et en Guinée. Nous devons dès lors continuer à faire preuve d’une vigilance extrême, car les acquis demeurent fragiles. La route est encore longue », a souligné Faure Gnassingbé.
Le président togolais avait été désigné par ses pairs de la sous-région ouest-africaine lors du dernier sommet extraordinaire de la Cédéao, tenu le 6 novembre dernier à Accra (Ghana) pour « superviser le processus de riposte et d’éradication de la maladie à virus Ebola ».
Faure Gnassingbé a remercié « les pays amis et les organisations partenaires dont les engagements financiers et techniques se sont concrétisés au fil des mois, donnant ainsi des chances supplémentaires à la mise en œuvre effective de la feuille de route établie sous l’égide de la Cédéao ».
« Notre mission est très exigeante. Mais elle est exaltante. Pour y répondre, nous entendons avec le concours de tous, intensifier le plaidoyer auprès des États africains, pour l’ouverture des frontières terrestres, maritimes et aériennes. Notre plaidoyer pour la levée des restrictions sur la libre circulation doit en effet devenir plus audible. Il doit déboucher sur l’abandon du régime des restrictions à la libre circulation des personnes et des biens. Ces restrictions indues sont contre-productives car elles alimentent la peur et renforcent la stigmatisation, au moment même où nous devons redoubler de solidarité vis-à-vis des pays touchés par l’épidémie », a-t-il précisé.
Le chef de l’État a également abordé plusieurs autres sujets notamment la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime.
« Durant l’année qui s’achève, le Togo s’est pleinement investi sur le front maritime, en jetant les bases d’une réforme en profondeur de l’action de l’État en mer et en prenant une part active à la sensibilisation de la communauté internationale sur les enjeux en présence. Nous devons dès à présent franchir un nouveau cap, en créant de nouveaux outils pour l’intensification de la lutte contre la piraterie maritime, la pêche illégale, le trafic des armes et de la drogue, le vol à main armée, le déversement des déchets toxiques, etc… », a-t-il martelé.
« Compte tenu de l’ampleur de tous ces défis, nous avons l’impérieux devoir de tout mettre en œuvre, afin que la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine sur la sécurité maritime et le développement en Afrique, que notre capitale se prépare à accueillir, vers la fin de l’année 2015, tienne toutes ses promesses », a insisté Faure Gnassingbé.
Ce sommet se tiendra en octobre 2015 à Lomé. Le choix porté sur la capitale togolaise pour abriter ce sommet s’explique par le fait que le Togo avait inscrit, à l’ordre du jour de la 23ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA), tenue à Malabo (Guinée Équatoriale), le point sur la piraterie maritime. Cette proposition a été très favorablement accueillie par la Conférence, qui a perçu la proposition togolaise comme étant le premier acte concret entrant dans le cadre de la mise en œuvre de la Décision sur la stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 (Stratégie AIM 2050).
Selon les récentes statistiques du Bureau International Maritime (IBM), les attaques attribuées à des pirates à travers le monde sont passées de 439 à 297 en 2011. La chute est particulièrement spectaculaire sur les côtes somaliennes. En 2012, elles sont passées de 160 à 49 sur des navires croisant en mer.
En revanche, le phénomène prend de l’ampleur en Afrique de l’Ouest. Plus de 40 attaques ont eu lieu en Afrique de l’Ouest lors des neuf premiers mois de 2013 et 7 bateaux y ont été pris en otage sur un total de 10 dans le monde, affichent les chiffres de l’IBM. FIN
En Photo: Faure Gnassingbé, ce 19 décembre 2014 devant des diplomates à Lomé
Junior AUREL
Savoir News, le Journalisme est notre métier
www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24h