Démarrées vendredi sous la médiation de Mgr Nicodème Barrigah, les discussions entre le pouvoir et l’opposition observent une petite pause ce dimanche. Elles reprendront lundi. Mais quels sont les points surs lesquels les deux parties se sont entendues? Dans quelle ambiance se sont déroulés les débats? Est-ce que les élections seront reportées? Autant de questions auxquelles le ministre de l’administration territoriale Gilbert Bawara, a donné de réponse dans une interview exclusive à l’Agence Savoir News. Lisez.
Savoir News: Les discussions ont repris depuis vendredi entre le gouvernement et les acteurs de l’opposition. Quelques sont les principaux points sur lesquels vous vous entendus?
Gilbert Bawara:
Vous savez, le gouvernement a toujours privilégié le dialogue, la concertation, les contacts et les échanges avec les partis politiques et les regroupements, non seulement pour apaiser davantage le climat socio-politique, décrisper le climat électoral, mais aussi pour s’assurer que le processus électoral soit le plus inclusif et le plus consensuel possible. Le gouvernement n’a pas varié là-dessus. Il est vrai qu’on a rencontré parfois des difficultés dans les initiatives de dialogue et de recherche de compromis politiques que nous n’avons cessé de prendre. Nous n’avons jamais été découragés ou lassés. Donc, il n’y a rien d’extraordinaire qu’à la veille des élections – compte tenu notamment des préoccupations et des appréhensions qui étaient exprimées – qu’ils y ait cette initiative de la part de Mgr Nicodème Barrigah et de l’Ambassadeur des Etats-Unis, geste que le gouvernement salue. Les rencontres des 5 et 6 juillet qui font suite à la rencontre du 14 juin, ont permis de faire l’état des points sur lesquels nous avions discutés, notamment les mesures d’apaisement et d’amélioration des conditions d’organisation des élections. Il était question de voir si la justice ne pouvait par exemple examiner le cas des personnes arrêtées dans l’affaire des incendies des marchés et d’envisager quelques mesures qui apaisent les cœurs et les esprits. Un autre acte d’apaisement consistait également à lever la mesure de restriction qui frappe certains leaders de l’opposition inculpés dans l’affaire des incendies des marchés. Il y avait aussi la question des neuf députés ANC, sur laquelle le gouvernement a toujours envisagé une mesure de conciliation. Et le gouvernement l’a réaffirmé.Comme résultats positifs: les mesures de restriction à la liberté de circulation de certains leaders de l’opposition inculpés dans l’affaire des incendies ont été levées. Il y a une solution conciliante qui a été trouvée concernant les 9 députés ANC. Le gouvernement a proposé une solution qui a été acceptée. La représentation de l’opposition dans les Commission Electorale Locales Indépendantes (CELI) et les bureaux de vote est désormais élargie et acquise.
Q : Et le report des élections?
R:
La campagne a déjà démarré et elle se poursuit. Toutefois il est possible d’envisager, si cela s’avère nécessaire et indispensable, un léger réaménagement de la fin de la campagne et de la date de la tenue du scrutin. Dans un souci d’ouverture et d’apaisement, il est possible d’envisager que la date de tenue du scrutin, puisse être réaménagée de quatre jours au maximum. La campagne a démarré, elle va se poursuivre.Q: L’opposition a-t-elle accepté cette proposition?
R: L’objectif n’est pas de chercher des accords. L’objectif est de chercher des compromis.
Q: Dans quelle ambiance les discussions se sont déroulées?
R:
Les discussions se sont déroulées dans une ambiance plutôt très cordiale et dans un esprit de détente et de compréhension mutuelle.Q: Avez-vous abordé la question liée au financement des partis politiques?
R: Le financement mis en place par le gouvernement au profit des partis politiques, a été décaissé et versé à tous les partis politiques depuis samedi. Tous ceux qui doivent bénéficier de ces versements ont perçu effectivement la somme, y compris l’ANC et le CST.
Q : Permettez-moi de revenir sur un petit élément. Vous aviez affirmé haut et fort qu’il n’y aura pas de dialogue avant les élections.
R :
La conception du dialogue préconisé par le CST et certains partis et regroupements de partis politiques n’est pas la même que celle du gouvernement. Le gouvernement a été toujours ouvert aux rencontres, aux échanges et aux compromis politiques. Le dialogue et la concertation sont une exigence de tous les instants. Ce sont des vertus permanentes et constantes. Le dialogue a vocation à aller même au-delà des élections et il concerne tous les sujets d’intérêt national. Si, au lendemain des élections, il y a des questions et préoccupations qui méritent qu’on puisse se rencontrer et qu’on échange et qu’on recherche des compromis, le gouvernement le fera. Nous l’avons toujours répété : le dialogue n’est pas une option, c’est une exigence républicaine et une vertu démocratique. Dans un pays, il n’ya que le dialogue qui puisse à la fois, permettre d’assurer la cohésion et permettre aux uns et aux autres d’apporter leurs contributions à la gestion des affaires publiques. FINPropos recueillis par Junior AUREL
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