Noelie, la voix d’or du gospel togolais à l’Olympia, 40 ans après Bella Bellow: « Actuellement, je suis en plein temps au service de Dieu »

L’ambassadrice de la chanson togolaise, Noelie (Ekouwonou Yawa, à l’état civil), après un long silence, compte revenir sur la scène musicale togolaise pour le plus grand plaisir de son public. Après le concert du 29 décembre 2012 au centre « Jacques Tatti » à Belle Beille à Angers en France, l’artiste a chanté le 9 mai dernier à l’Olympia. Scène réservée aux grands artistes. 40 ans après Bella Bellow, elle est la 2ème artiste féminine togolaise à chanter sur cette scène. Nous avons réussi à discuter avec elle depuis les USA, et voici ce que elle nous a confié. Lisez plutôt.

Question: Bonjour Noelie, il y a un bon moment que vous avez laissé orphelins et orphelines tes nombreux fans au Togo ? Pourquoi ce choix ?

Réponse:

Ce n’est pas un choix. Ma situation à l’époque et beaucoup d’autres choses dont je ne peux pas vous parler m’obligeaient à partir pour un temps. Je ne savais pas pour combien de temps, mais il fallait quitter le Togo pour un moment. Lorsqu’une personne sert Dieu et marche avec lui, à des moments, il obéit a ses ordres sans trop savoir pourquoi.

Et pourquoi ce long silence de Noelie ? Ou bien vous avez fait une pause pour vous occuper de votre foyer ?

Le silence n’était pas prévu, mais oui, la maternité me l’a imposé. Je devais le faire une fois pour de bon. Néanmoins, je chantais toujours dans mon église et d’autres églises aussi. Et je participais à beaucoup d’évènements ici aux USA.

Dites nous, combien d’enfants a Noelie actuellement et que faites vous actuellement au USA?

J’en ai deux, par la grâce de Dieu, une fille de 3 ans et un garçon qui va avoir 8 mois. Aux USA, j’ai intégré la société comme tout immigré. J’ai travaillé comme agent bilingue dans un centre téléphonique de la banque Td (Toronto dominion), j’ai organisé et participé à beaucoup de concerts, et j’assiste mon mari, qui est pasteur assistant d’une église, dans sa mission. Actuellement, je suis en plein temps au service de Dieu. Et Dieu merci, je voyage beaucoup.

Comment se porte votre vie artistique là-bas ?

Je parlerais plutôt de ministère parce que pour moi, c’est plus une mission qu’une carrière. Comme je l’ai dit, je crois que je fais de mon mieux et Dieu s’occupe du reste. Seulement, je n’ai pas intégré l’industrie musicale américaine parce ce n’est pas facile d’une part et d’autre part, c’est un monde trop profond pour moi.

Vous avez aujourd’hui un talent qui va en grandissant. Est ce que ce talent sera mis à contribution de la musique togolaise ?

Bien sûr, ce que je fais déjà d’ailleurs. Cela se voit, je crois. Par ma voix et mes connaissances, je prie, exhorte et chante pour le bien de mon pays. Qui ira mieux, je le crois. Et sur d’autres plans, bientôt nous comptons beaucoup investir dans les jeunes togolais surtout le genre féminin.

Quels sont vos nouveaux titres, puisque nous avons appris que vous avez un nouvel album ?

Euh… pour le Togo ce sera trois albums carrément différents, c’est-à-dire « Elikem », « Célébration 10 » et « This is my time ». « Elikem » est mon 3ème album sorti en 2010 aux Usa. « Elikem » a sept titres , « Célébration 10 », dix titres (un album reprise pour marquer mes 10 ans de carrière). Mon 3ème album « This is my time » est actuellement en finition. Ces trois albums seront bientôt disponibles à Lomé et en Afrique à partir de juillet 2013 si Dieu le veux.

Comment comptez-vous, après cette longue absence, reconquérir le public togolais ?

En lui servant tout simplement ce qu’il a toujours aimé de moi et plus encore. (Rires). Je crois que ma mission est de louer, honorer Dieu et faire ce qu’il me dit. Il s’occupe d’attirer le public vers moi pour le glorifier. Je n’y pense même pas. Cela se fera de soi, car il est un Dieu de miracle.

40 ans après Bella Bellow, vous êtes la 2ème femme togolaise à avoir fait la scène d’Olympia. C’était à quelle occasion ?

C’était à l’occasion du concert de la reine du gospel sud-africain Rebecca Malope, qui est mon artiste préféré en Afrique. J’ai été invitée pour assurer sa première partie. Et pour moi, c’était une réelle bénédiction. La gloire est à Dieu tout puissant mais, je profite pour remercier le responsable de l’association Togomanya en France, Mr Nickson Natey, qui, habilement, a su me glisser sur la liste des organisateurs. Il travaille pour la culture togolaise et je crois qu’il a réussi à hisser le Togo au-delà des artistes congolais, ivoiriens, haïtiens et que sais-je encore, qui pouvaient assurer cette première partie.

Quelle émotion vous a animée lorsque vous étiez sur scène à Olympia ?

Hummm….je ne sais pas le dire. Une chose est sûre, c’est que j’étais en joie et remerciais le Ciel pour cette grande gloire. Vraiment, Dieu m’a honorée. Il y a des moments où je me suis découragée, sentie faible, des moments où j’ai eu envie de ne plus rien faire dans le ministère, à cause des événements autour de moi. Alors, j’ai prié pendant que j’enregistrais l’album de reprises pour mes 10 ans. J’ai demandé à Dieu de m’encourager, de me donner un signe que je suis sur la bonne voie et que je dois continuer de chanter pour lui… Pour moi, cette invitation de dernière minute à l’Olympia est un réel boosting.

Bientôt vous serez au Togo. A quelle occasion comptez-vous revenir au Togo ?

Pour retrouver mes frères et sœurs, présenter mes albums, partager et apporter ma contribution à la situation de mon pays, ne serait-ce que prier, et célébrer mes dix ans toujours!

Après la grande semaine de la diaspora, vous comptez faire des concerts au Togo ou vous serez là spécialement pour cet événement ?

Oui. Je serai là pour la Grande semaine de la diaspora si Dieu le veux, parce que je crois que la vision de la fondation togolaise me concerne. Je fais partie de ceux qui ont eu la chance d’acquérir des connaissances occidentales, et croient mettre cela au profit de notre pays. Je crois que si j’arrive à aider 3 personnes, j’ai contribué au développement de mon pays. J’en profiterai pour exposer mes projets pour la jeune fille togolaise. Après la semaine de la diaspora, ce sera un concert, si Dieu le veux bien sûr.

Que pensez-vous de la semaine de la diaspora ?

C’est une initiative à encourager et à garder parce que le Togo n’a pas beaucoup d’espoir actuellement sans la diaspora. Le président de Togolese foundation, Dr Thon, est un homme que je recommande à notre génération. Il est pour le travail et l’excellence. Et je crois que c’est ce qui manque à notre pays. La diaspora doit s’unir et travailler…. Un travail collectif, je précise, pour faire revivre notre pays.

Quel est alors le programme de vos 10 ans de carrière que vous comptez célébrer au Togo ?

Tournée dans les églises, concerts et présentation d’albums, peut-être un banquet, je ne sais pas encore. Promotion et lancement de « Elykem foundation » qui sera la nouvelle étape de mon ministère.

Après les 10 ans, vous vous dites que vous avez combattu le bon combat ?

Le bilan est positif, même si il y a eu un creux pour la maternité. Je crois que ça fait partie du jeu. Combattu le bon combat pour ces 10 ans oui. Je n’ai rien à regretter… et je prie pour les années à venir, puisqu’il va falloir travailler beaucoup plus. Et seul Dieu jugera de mon travail ! Merci et que Dieu vous bénisse. A bientôt! FIN

Propos recueillis par Emmanuel Atcha

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