Thomas Kokou Ségnon N’soukpoe: « Les politiciens togolais notamment ceux de l’opposition aiment la sensation (…) nous ne pouvons plus faire la politique comme les années 90 »

05 mai 2012 – 05 mai 2013: Un an déjà pour l’alliance entre le Bloc d’Action pour le Changement (BAC) et l’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir). Pour Thomas Kokou N’soukpoe Ségnon, président du BAC dans une interview à l’Agence Savoir News, cette alliance « fait son bonhomme de chemin ».

« Au BAC, nous disons que, du moment où nous avions remarqué que Faure Gnassingbé n’est pas le problème togolais et que c’est l’opposition togolaise qui est le problème de ce pays, nous devons en tant que jeunes, appelés à relever le défi, nous devons être du côté de ceux-là qui gouvernent le pays (…) », a-t-il souligné.

M. N’soukpoe a une fois encore fustigé, le « comportement » de l’opposition: « les politiciens togolais notamment ceux de l’opposition aiment la sensation (…) nous ne pouvons plus faire la politique comme les années 90 ».

Rappelons que le BAC était un mouvement de jeunes créé en décembre 2000 et présidé par M.Nsoukpoe. Ce Mouvement a été transformé en parti politique le 30 juillet 2011.

Savoir News: Le 05 mai 2012, le BAC faisait une alliance par le parti au pouvoir. Quel est aujourd’hui l’état des lieux?

Thomas Kokou Ségnon N’soukpoe:

Merci pour cette opportunité qui m’est offerte. Il faut reconnaître que c’est un processus dans lequel nous nous sommes engagés le 05 mai 2012 en tant que formation politique de l’opposition. Nous étions les tout premiers à manifester notre désir de travailler avec le parti au pouvoir dans le sens du développement de notre pays et il faut reconnaître qu’après notre assise nationale au cours de laquelle, nous avions annoncé notre alliance avec le parti au pouvoir, nous avions été par la suite invités par les principaux responsables du parti au pouvoir. Nous avions discuté autour des conditions de cette alliance et il nous a été demandé de continuer par mener nos activités sur le terrain, le temps que notre allié puisse organiser un congrès ordinaire pour mettre en place les organes définitifs, puisque à l’époque où nous avions été invités par les principaux responsables, on nous faisait comprendre que le bureau de l’UNIR est provisoire et que là où la situation est, que nous ne pouvons pas sur le champ faire ce qu’il fallait faire. Nous avions fait chemin et par après, il nous été demandé de porter toujours notre assistance pour ce qui concerne la gestion du pays, la promotion de nos deux formations sur le terrain politique.

Q: Cette alliance existe toujours ? Si oui, quelle appréciation faites-vous d’elle ?

R : Oui, je peux quand même dire que là où nous sommes, l’alliance existe. Nous pensons que c’est une bonne décision qu’a prise le bureau exécutif du BAC, parce que nous voyons aujourd’hui que, sur le terrain politique, nous avons des opportunités à saisir mais nous ne les saisissons pas en tant que formation politique de l’opposition. Il n’y a que certaines formations au sein de ce groupe qui voient la réalité et qui s’adaptent à elle y compris le BAC. C’est ça qui fait d’ailleurs que des gens nous considèrent sur le terrain politique, les gens nous appellent de temps à autres pour avoir nos points de vue sur les dossiers clés du pays. C’est un honneur pour nous de faire partie de ce conglomérat des gens qui réfléchissent sur le développement de notre pays le Togo.

Q : Que deviennent les militants du BAC ?

R :

Nous pouvons vous dire que, les militants du BAC sont là et à l’heure où nous sommes, ce sont eux qui travaillent en collaboration avec les militants du parti au pouvoir tant à l’intérieur (à l’Est, à l’Ouest, au Nord et au Sud). Pour ce qui concerne la sensibilisation, nos militants sont avec ceux de l’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir). Il en est de même pour les manifestations politiques et autres. Je peux quand même vous dire que, là où nous sommes aujourd’hui, notre alliance avec UNIR fait son bonhomme de chemin.

Q : Bientôt les élections législatives. Est-ce que le BAC ira à ce scrutin? si oui, avec des candidats indépendants ou sera-t-il aux côtés de l’UNIR.

R: Pour ce qui concerne les élections législatives et locales à venir, le BAC, après avoir consulté les fédérations, s’est dit qu’il faut toujours rester à côté de notre allié, UNIR . Au BAC, nous disons que, du moment où nous avions remarqué que Faure Gnassingbé n’est pas le problème togolais et que c’est l’opposition togolaise qui est le problème de ce pays, nous devons en tant que jeunes, appelés à relever le défi, nous devons être du côté de ceux-là qui gouvernent le pays afin que notre contribution puisse faire que, le pays soit relevé du gouffre dans lequel il est aujourd’hui. C’est pour ça d’ailleurs que nous apprécions le discours du chef de l’Etat le 26 avril dernier (la veille de la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance) et nous disons qu’il revient à toute la classe politique de l’opposition de cerner la portée de ce discours et de voir en réalité ce qu’elle peut apporter comme contribution en tant que opposition pour que, les grands sujets évoqués dans ce discours, ensemble avec le chef de l’Etat, nous puissions trouver des solutions à ces défis.

Q : Quel regard jetez-vous sur l’actualité politique dans le pays ces derniers temps ?

R :

Il faut reconnaître que depuis 1990 jusqu’à ce jour, l’opposition togolaise commet toujours une erreur : elle utilise les mêmes stratégies de lutte qui n’apportent rien au peuple et aujourd’hui, nous voyons que la politique qui se faisait avant n’est plus celle qui se fait aujourd’hui. Les politiciens togolais notamment ceux de l’opposition aiment la sensation et nous disons que, à l’heure où nous sommes avec le retard que le Togo a accusé, nous ne pouvons plus faire la politique comme les années 90. Nous devons changer nos visions, nos stratégies. Quand nous voyons les pays autour de nous (le Ghana, le Bénin, le Burkina Faso) qui se développent, nous ne pouvons plus faire la politique politicienne qui fait que, le pays recul. Il va falloir que la classe politique de l’opposition saisissent des occasions qui se présentent devant elle pour que les grands défis qui nous attendent dans plusieurs secteurs: la santé, l’éducation, l’emploi, l’agriculture ….. , nous puissions les relever avec le pouvoir en place. FIN

Propos recueillis par Lambert ATISSO

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