Les filles de moins en moins menacées par la mutilation génitale féminine: L’UNFPA et l’UNICEF appellent à intensifier les efforts

Le monde entier célèbre ce mercredi, la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines.

Chaque année, plus de trois millions de femmes et de filles affrontent le risque des mutilations et ablations génitales. La pratique a de graves effets sur la santé, immédiats et à long terme, et constitue une violation manifeste des droits humains fondamentaux.

Selon un communiqué conjoint rendu public ce mercredi par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) au Togo, « le nombre de filles soumises à la dangereuse pratique de la mutilation génitale féminine/excision (MGF/E) diminue, selon de nouvelles données mondiales de l’ONU publiées ce 6 février (…) ».

« Les données montrent que la pratique de la MGF/E recule et que la jeune génération est moins exposée à la subir », souligne le communiqué transmis à l’Agence Savoir News.

Dans les 29 pays de l’Afrique et du Moyen-Orient où la pratique de la MGF/E est concentrée, 36 % des filles âgées de 15 à 19 ans en moyenne l’ont subie, contre environ 53 % des femmes âgées de 45 à 49 ans. Le recul est particulièrement marqué dans certains pays: au Kenya, par exemple, les femmes âgées de 45 à 49 ans sont trois fois plus nombreuses à l’avoir subie que les filles âgées de 15 à 19 ans.

« Au Togo, la pratique de l’excision régresse également avec seulement 1% de jeunes togolaises âgées de 15 à 19 ans qui ont subi une forme de mutilation génitale/excision contre 7 % chez les femmes âgées de 45 à 49 ans. C’est ce que révèle l’enquête par grappe à indicateurs multiples réalisée en 2010 (MICS 4) », précise le texte.

Cette pratique de MGF/E se trouve essentiellement circonscrite à quelques communautés dans les régions septentrionales du pays. L’opération est généralement pratiquée sur les filles entre 4 et 14 ans, mais peut être également pratiquée sur de plus jeunes enfants, sur des femmes sur le point de se marier et parfois sur des femmes enceintes ou qui viennent de donner naissance à leur premier enfant. Elle est souvent pratiquée par des praticiens traditionnels, sans anesthésie, en utilisant des ciseaux, des lames de rasoir ou des éclats de verre.

Selon l’enquête MICS, l’excision des petites filles est une pratique qui tend à disparaître au Togo: ainsi seulement 0,4 pour cent des femmes ont déclaré qu’au moins une de leurs filles vivantes âgées de 0 à 14 ans avait subi une forme de mutilation génitale féminine.

« Ce progrès montre qu’il est possible d’éliminer la MGF/E, a déclaré le Directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake. La MGF/E est un mal absolu, nous pouvons et devons l’éliminer pour aider des millions de filles et de femmes à jouir d’une meilleure santé »

Les récentes évaluations de l’UNICEF montrent qu’au moins 120 millions de filles et de femmes ont subi la MGF/E dans les 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient en question. Etant données les tendances actuelles, non moins de 30 millions de filles âgées de moins de 15 ans peuvent y être encore exposées. Le Programme commun du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et de l’UNICEF sur la MGF/E progresse actuellement vers son but : protéger cette génération de filles et les suivantes du risque de la MGF/E, poursuit le communiqué de l’UNFPA et de l’UNICEF.

Depuis 2008, année où le Programme commun UNFPA-UNICEF sur la MGF/E a été établi, près de 10 000 communautés réparties entre 15 pays, représentant environ 8 millions de personnes, ont renoncé à la pratique. L’an dernier, 1 775 communautés au total dans toute l’Afrique ont pris l’engagement public d’éliminer la MGF/E.

Au Togo, cette pratique a été interdite par la loi N° 98-016 du 17 novembre 1998 qui stipule en son article premier que toutes les formes de mutilations féminines (MGF) pratiquées par toute personne, quelle que soit sa qualité, sont interdites.

Même dans les pays à forte prévalence, les attitudes à l’égard de la pratique sont en train de changer. En Egypte, par exemple, où environ 90 % des filles et des femmes l’ont subie, le pourcentage des femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont été mariées et qui pensent qu’il faudrait en finir avec la MGF/E a plus que doublé, passant de 13 % à 28 % entre 1995 et 2008.

« Les femmes et les filles ayant accédé à l’autonomie sont celles qui briseront le cycle de la discrimination et de la violence et assureront la promotion et la protection des droits fondamentaux, notamment la santé sexuelle et procréative et les droits en matière de procréation », a déclaré le Dr Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l’UNFPA.

« Collaborant avec les gouvernements et la société civile, l’UNFPA et l’UNICEF ont appliqué avec succès une approche fondée sur les droits fondamentaux et sensible aux valeurs culturelles pour éliminer la MGF/E », a-t-il ajouté.

« Le Directeur exécutif de l’UNFPA et le Directeur général de l’UNICEF ont noté que, si la volonté politique exprimée dans la résolution de l’Assemblée générale se traduisait en investissements concrets, la MGF/E – une grave violation des droits des filles et des femmes – pourrait devenir un vestige du passé. Ils ont fait écho à l’appel lancé dans la résolution à une approche coordonnée qui promeuve un changement social positif aux niveaux communautaire, national, régional et mondial », conclut le communiqué de l’UNFPA et de l’UNICEF

Rappelons que l’UNICEF est à pied d’œuvre dans plus de 190 pays et territoires du monde entier pour aider les enfants à survivre et à s’épanouir, de leur plus jeune âge jusqu’à la fin de l’adolescence. Premier fournisseur mondial de vaccins aux pays en développement, l’UNICEF soutient la santé et la nutrition des enfants, l’accès à de l’eau potable et à des moyens d’assainissement, une éducation de base de qualité pour tous les garçons et toutes les filles et la protection des enfants contre la violence, l’exploitation sous toutes ses formes et le SIDA. L’UNICEF est entièrement financé par des contributions volontaires de particuliers, d’entreprises, de fondations et de gouvernements. Pour en savoir plus sur l’UNICEF et son travail.

L’UNFPA de son côté, prépare l’avènement d’un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement sans danger et le potentiel de chaque jeune accompli. Pour ce faire, il contribue à la production des données sur les dynamiques de populations, s’attèle à la réduction de la mortalité maternelle, la lutte contre les violences basées sur le genre et à la réduction de la prévalence du VIH/SIDA chez les jeunes et les adolescents. FIN

Source: communiqué conjoint UNFPA /UNICEF

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