« La lutte contre le paludisme doit rester permanente et le meilleur médicament, c’est la moustiquaire imprégnée. Il faut dormir la nuit sous moustiquaire, car vaut mieux prévenir que de venir se faire soigner », avait martelé la semaine dernière, Charles Kondi Agba, le ministre de la santé lors du lancement de la campagne de soins gratuits contre le paludisme.
Lancée le 18 septembre, cette campagne qui doit durer 15 jours, vise à aider la population en cette période de pluie où pullulent les moustiques. Le paludisme est dû à des parasites du genre Plasmodium transmis d’une personne à l’autre par des piqûres de moustiques anophèles infectés, appelés « vecteurs du paludisme », qui piquent principalement entre le crépuscule et le petit matin.
Il existe quatre types de paludisme humain: le plasmodium falciparum, le plasmodium vivax, le plasmodium malariae et le plasmodium ovale. Les plasmodiums falciparum et vivax sont les plus répandus. Le plasmodium falciparum est le plus mortel.
Selon les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 216 millions de cas de paludisme ont été enregistrés dans le monde en 2010, avec 655.000 décès. La plupart des décès surviennent chez des enfants vivant en Afrique, où chaque minute un enfant meurt du paludisme.
Au Togo, le paludisme a tué en 2011 plus de 1.314 personnes. Et plus de 506.000 cas de paludisme ont été enregistrés dans les formations sanitaires publiques durant la même année. Ces chiffres doivent interpeller chacun de nous, pour une lutte permanente contre cette maladie. Et comme l’a souligné le ministre de la santé, le meilleur médicament, ce sont les moustiquaires imprégnées. En juillet 2011, le gouvernement avait annoncé la distribution de plus de 3.5 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticides de longue durée. Tout récemment, une autre quantité a été mise à la disposition des populations de certaines localités du pays.
« La sensibilisation doit commencer par chaque ménage, parce que certains n’ont pas encore cerné l’importance des moustiquaires. Certaines personnes avancent des arguments fallacieux pour ne pas utiliser de moustiquaires », confie Adoun, revendeur de pièces détachées à Déckon.
« J’ai des amis qui ne dorment jamais sous moustiquaires, sous prétexte qu’ils ne sont pas l’aise. D’autres affirment ne pas bien respirer la nuit sous moustiquaires », raconte Adoun.
« Mes grands frères ne dorment jamais sous moustiquaires. Pour eux, les moustiquaires donnent beaucoup de chaleur la nuit. Mais ils se trompent, parce qu’ils sont les premiers à tomber souvent malade. Et chaque fois, c’est le paludisme. Je pense qu’il est grand temps de changer de comportement, car le paludisme tue plus que les autres maladies », renchérit Mina, étudiante en fin de cycle à l’université de Lomé.
Yvette, esthéticienne, ne peut jamais dormir sans moustiquaire: « j’ai définitivement adopté depuis environ 5 ans, les moustiquaires ».
« Je ne peux plus dormir sans moustiquaires imprégnées. Sans moustiquaire, je ne peux jamais fermer les yeux. Et j’ai tout fait pour que mes enfants et mes proches adoptent le même comportement, car le paludisme fait beaucoup dépenser et tuent », souligne Yvette.
Pour cette esthéticienne, « nous devons sensibiliser toutes les personnes autour de nous. Nous devons même les forcer à dormir sous moustiquaires ».
« Pire encore, certaines personnes vont revendre les moustiquaires qu’ils reçoivent gratuitement. Ce n’est pas bon. Nous devons dénoncer tous ceux qui se livrent à de tels actes », souligne pour sa part Paul, conducteur de taxi-moto. FIN
Edem Etonam EKUE
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