Des militants et sympathisants du Mouvement 150 (M150) sont descendus ce samedi dans les rues de Lomé pour « attirer l’attention des autorités de la Cour Constitutionnelle sur l’interprétation erronée de certaines dispositions de la Constitution du pays notamment l’article 150 », a constaté l’Agence Savoir News.
Le Collectif « Sauvons le Togo » (CST) a brandi ces derniers jours, l’article 150 de la constitution, en invitant la population à la « désobéissance civique ». Le CST avait évoqué le « coup de force permanent », au lendemain de la répression de ses manifestations à Lomé.
L’interprétation fait de cet article a suscité de commentaires au sein de la classe politique et de grands débats entre juristes.
Composé notamment de juristes et de journalistes, le M150 a été lancé jeudi dernier à Lomé pour « rendre la Constitution togolaise et autres institutions de l’Etat à la rue quelle qu’elle soit et au citoyen quel qu’il soit ».
Il entend également assurer une « large diffusion du texte constitutionnel et garantir aux togolais des outils d’une lecture de texte dépouillée des scories politiciennes et autres avatars qui obscurcissent l’esprit ».
Partis de l’Hôtel Eda Oba, les militants et sympathisants du M150 ont sillonné certaines rues de Lomé, avant de chuter devant le siège de la Cour constitutionnelle à la Cité OUA.
Sur une grande banderole au milieu de la foule, on pouvait lire: « Touche pas à mes institutions ! » (Le slogan de ce Mouvement). Sur des drapeaux brandis par des manifestants sont également mentionnés ce slogan.
Selon des responsables du M150, la constitution togolaise est la grande loi qui règle la République, le code de base et pourtant, les togolais ne la connaissent pas: « ce qui fait que certaines personnes s’investissent à l’expliquer comme elles veulent ».
« Dans notre pays, la Constitution est toujours reprise dans des controverses, alors que cela ne se passe pas ainsi dans les autres pays. L’article 150 de la constitution a pour objectif de protéger nos institutions contre tout renversement qui ne serait pas constitutionnel, et qui donc ne procéderait pas des élections », souligne la déclaration rendue publique par le M150 à l’issue de la marche.
« Nous voulons maintenant que la Constitution descende au milieu de la masse, au sein de la population. Et nous nous donnons le devoir de porter le contenu de la constitution auprès des populations où elles se trouvent au Togo, de telle sorte que, le citoyen ne soit plus victime des interprétations tendancieuses que nous avons récoltées ces dernières semaines », a indiqué Chris Egah, son porte-parole du M150.
« Nous irons vers les populations de l’intérieur, afin d’expliquer le contenu de la constitution s’il le faut, dans leur langue maternelle », a-t-il souligné. FIN
Lambert ATISSO
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