TROIS QUESTIONS à Adoté Blim Blivi sur la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20)

Tous les regards sont tournés depuis mercredi vers Rio de Janeiro (Brésil) où se tient la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, vingt ans après celle de la Terre en 1992. Les 191 dirigeants mondiaux présents à Rio doivent ratifier vendredi une déclaration qui adopte le concept d’économie verte », renforce la gouvernance mondiale de l’environnement et lance le principe d’objectifs du développement durable, dans la lignée des Objectifs du Millénaire de l’ONU qui expirent en 2015. Pour mieux cerner les contours de cette conférence, l’Agence Savoir News s’est rapprochée du professeur Adoté Blim Blivi, géomorphologue. Enseignant du supérieur depuis 1986, ce dernier faisait partie d’un groupe de professeurs ayant animé mardi dernier dans les locaux du Goethe Institut, une conférence sur le sommet de Rio.

Savoir News : Quels sont les enjeux de la Conférence de Rio?

Adoté Blim Blivi:

C’est encore une autre conférence de l’environnement. Les années passées, on a eu Copenhague, Cancun, développement durable, changement climatique. Dix ans après la première conférence de Rio, on se demande aujourd’hui si les gouvernements sont toujours sensibles aux politiques de développement, d’environnement, est ce qu’on continue de travailler et on relance la machine.

En fait, au fond, on ne vit pas des applications ou des modèles d’applicabilité pour un nouveau départ, c’est toujours le même siège avec les mêmes éléments. Seulement, il faut qu’on se retrouve pour faire un petit point et voir comment faire un nouveau recadrage. Cela s’impose à tous les Etats de faire des pauses et de relancer la machine même, si c’est toujours les mêmes éléments. Il permet d’aller plus loin, de dégager un futur serein et de voir comment on peut réorganiser les populations qui augmentent sur les mêmes surfaces réduites avec beaucoup de contraintes comme nous par exemple dans la ville de Lomé.

Savoir News : L’économie verte, une réalité au Togo ?

Adoté Blim Blivi :

Si vous prenez la définition qui est tournée et retournée sur l’économie verte, si vous puisez dans les termes, c’est tout simplement (…) de nouvelles superpositions, de nouveaux agencements de termes. Tout est dit depuis très longtemps. En Afrique, on n’a pas su codifier ce qu’on est en train de voir aujourd’hui sur le plan universel. Autrement, on n’était pas très bien organisé; donc ces aspects ne sont pas nouveaux, mais seulement, on demande aux Etats de bien garder la veille environnementale, de bien continuer à travailler et d’avoir une bonne promotion de développement durable.

Savoir News : Pourquoi aviez-vous organisé une conférence au Togo, alors que tout se passe en terre Brésilienne ? Et que peut-on attendre quelque chose de positif de Rio+20

Adoté Blim Blivi : Chaque pays a le droit d’organiser Rio+20. On peut l’appeler Lomé+20 aussi. Lomé la capitale doit organiser sa conférence, le gouvernement doit aussi organiser des conférences régulièrement. On n’en a besoin surtout sur le plan environnemental pour éduquer la population, puisque nous avons loupé la phase d’éducation sur l’environnement dans notre pays.

Qu’est-ce qu’on peut attendre de Rio+20? Je suis sûr qu’on aura de nouveaux papiers. Et lorsqu’on va les lire, on va penser à de nouveaux aspects, mais en réalité, il n’ y a rien de nouveau. Tout est là déjà. C’est à nous de réorganiser, de remettre la machine en route. On a un délai et on vient de faire un point. Maintenant, il faut créer de nouvelles formes d’innovations de manière à ce que nous-mêmes, nous prenions en charge l’environnement. FIN

Propos recueillis par Lambert ATISSO

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