Ourna Gnanta: « Nous invitons tous les acteurs politiques à s’inscrire dans la logique de dialogue »

Discussions par-ci, concertations par-là: le Togo fait partie des pays « champions » en dialogues. Mais, malgré ces différentes « réunions », l’ambiance sur le plan politique reste toujours morose, caractérisée par une méfiance totale. Les calculs politiciens et la politique de la chaise vide font bon ménage au sein de la classe politique.

Selon Ourna Gnanta, membre du Comité politique de l’Alliance (opposition), la classe politique togolaise manque de culture et de stratégie en matière de dialogue.

Présidée par Maurice Dahuku péré, l’Alliance est l’un des petits poucets de la scène politique togolaise.

« Il nous manque la culture et la stratégie de dialogue. Car, nous avons l’impression que certains viennent au dialogue pour imposer leur point de vue », a déclaré à l’Agence Savoir News Ourna Gnanta, également membre du Comité national des adhésions de l’Alliance.

« Nous invitons la classe politique à s’inscrire dans la logique du dialogue. Nous l’avons toujours dit et nous ne cesserons jamais de le répéter », a-t-il indiqué.

Selon lui, « il y a une crise de confiance dans le pays. Alors, il faudrait qu’on se rapproche davantage, qu’on discute. On ne peut pas réaliser l’alternance, si on ne se fait pas confiance ».

« Bien vrai, c’est notre histoire politique qui a créé cette crise de confiance. Nous devons le reconnaître. Aujourd’hui, notre pays traverse une crise ethnique. Et quand nous évoquons le concept de la 42e ethnie, c’est une manière de dire aux togolais que leur première ethnie; c’est la nation togolaise », a-t-il poursuivi.

« Pour le moment, nous ne voyons pas encore une autre porte de sortie de crise, autre que le dialogue. Nous n’avons pas autre arme que le dialogue, pouvant nous permettre de délivrer le peuple togolais ».

« Grâce aux discussions au CPDC, nous avons pu obtenir le mode de scrutin à deux tours pour la présidentielle, la limitation de mandat du président de la République (même si des gens veulent introduire une disposition pour dire que la loi n’a pas d’effets rétroactifs). Nous avons aussi changé le mode de désignation du président de la Cour constitutionnelle, pour qu’il ne soit plus dépendant du pouvoir public. ce sont des avancées. Ce ne sont pas des avancées? Nous ne sommes pas totalement satisfaits, mais c’est déjà bon », a-t-il précisé.

L’Alliance n’entend pas porter de jugement sur le comportement des formations politiques qui boycottent les discussions.

Certains «poids lourds» de l’opposition dont l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean Pierre Fabre et le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) de Me Dodji Apévon ont boycotté les dernières discussions initiées par le Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo, en vue de trouver un terrain d’entente sur certaines dispositions du code électoral et d’une loi organisation portant de 81 à 91, le nombre de députés pour la prochaine législature.

« Ces partis qui boycottent les dialogues ont sûrement leur raison. Mais est-ce qu’ils ont un autre moyen à nous proposer autre que le dialogue. Nous ne voyons pas encore une autre porte de sortie de crise, autre que le dialogue », a souligné Ourna Gnanta.

« Il ne sert à rien d’envoyer des messages de loin quant on a la chance de pouvoir les transmettre en face. On ne va pas à un dialogue pour imposer son point de vue, on va à un dialogue pour obtenir des avancées, et non pour imposer son point de vue », a-t-il ajouté. FIN

Junior AUREL

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