Redécoupage électoral: La marche de protestation prévue par le CAR a bel et bien eu lieu ce vendredi, forte mobilisation des populations de Tabligbo

La marche annoncée ce vendredi à Tabligbo (environ 90 km au nord de Lomé) par le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, deuxième parti politique de l’opposition) pour protester contre le nouveau redécoupage électoral, en vue des prochaines législatives a bel et bien eu lieu avec une forte mobilisation des populations, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.

Les élections législatives sont prévues pour le mois d’octobre. Les dernières législatives remontent à octobre 2007.

La marche a commencé peu avant 11H GMT à l’école primaire publique de la localité.

Venus de plusieurs coins de la préfecture de Yoto, les manifestants – dont certains sont vêtus de tee-shirt rouge – ont sillonné des artères de Tabligbo, scandant des slogans hostiles au gouvernement avant de chuter dans le jardin de la préfecture.

Sur des banderoles brandies par certains manifestants, on pouvait lire : « jamais deux députés pour le Yoto », « Le Yoto n’acceptera jamais deux députés » ou encore « Les populations de Yoto réclament leurs députés ».

Etaient à la tête de cette manifestation, les premiers responsables du CAR dont son président national Me Dodji Apévon et le secrétaire Jean Kissi. Aucun incident n’a été enregistré.

« Trop c’est trop. Nous avons organisé cette manifestation pour exiger : des élections législatives couplées avec les municipales et les préfectorales, et les trois sièges des préfectures de Yoto et de l’Amou », a déclaré à l’Agence Savoir News Nicolas Agbo, secrétaire général adjoint du CAR.

« Le gouvernement a décidé d’organiser ces législatives couplées seulement avec les municipales. Nous ne sommes pas du tout d’accord. Les ressources de nos préfectures se trouvent dans les préfectures et non dans les communes. En plus, nous exigeons les trois sièges de députés de la préfecture de Yoto. Si le CAR a décidé de mettre les gens dans la rue, il faut savoir que la situation est dramatique et le gouvernement est obligé de nous écouter. En tout cas, nous ne baisserons pas les bras. Si on ne nous répond pas favorablement, nous allons continuer nos manifestations », averti M.Agbo.

« On ne peut pas aujourd’hui organiser les élections législatives, sans les coupler avec les élections préfectorales (…) Nous avons décidé de porter haut et fort les revendications du CAR », a renchéri Me Dodji Apévon.

Cette formation politique a également prévu une autre manifestation le 25 mai dans la préfecture de l’Amou pour les mêmes motifs.

Le gouvernement a adopté le mois dernier en Conseil des ministres, un projet de code électoral et un avant-projet de loi organique portant de 81 à 91, le nombre de députés pour la prochaine législature. Ces deux textes font couler beaucoup d’encre et de salive.

Certaines dispositions de ces deux textes sont boudées par des leaders de l’opposition, ce qui a d’ailleurs poussé le Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo à initier depuis lundi dernier, un dialogue avec certains partis politiques.

Mais ces discussions sont boycottées par certains « poids lourds » de l’opposition, notamment l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean Pierre Fabre, le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) de Me Dodji Apévon et l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) de Agbéyomé Kodjo. FIN

De Tabligbo, Edem Etonam EKUE

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