Maurice Dahuku Péré « La +Maison+ RPT est cassée (…), je reste dans l’ALLIANCE pour faire ce que j’ai envie de faire pour mon pays »

Ancienne figure du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT, ex-parti au pouvoir), Maurice Dahuku Péré dirige depuis quelques années sa propre formation politique l’ALLIANCE. Il avait été exclu du RPT en 2002 pour avoir dénoncé de façon incisive son fonctionnement. Approché par l’Agence Savoir News, M.Péré a regretté le fait d’avoir attendu aussi longtemps avant d’enterrer ce parti. Toutefois, il a salué l’acte de dissolution « pour tout le mal que ce parti a fait à ce pays et aux populations ».

Savoir News: Comment se porte aujourd’hui votre parti politique l’ALLIANCE?

Maurice Dahuku Péré:

Pour le moment, l’Alliance se porte bien. Ce parti fait ce qu’il doit faire. Il poursuit encore ses objectifs. Je pense qu’à tout analyser, ce parti a encore beaucoup de chance pour réaliser ses objectifs.

Savoir News: Le RPT a été dissous le 14 avril dernier à l’issue du Congrès extraordinaire tenu à Blitta. Ancien membre du bureau politique du RPT et ancien président de l’Assemblée nationale (1994 à 1999), vous avez été exclu de ce parti en 2002 pour avoir dénoncé de façon très incisive son fonctionnement. Vous avez été également exclu de l’ordre du Mono, la plus haute distinction togolaise, pour « manquement grave à l’honneur ».
Dans un brûlot rendu public à l’époque, vous écriviez: « L’intolérance et l’exclusion semblent avoir déserté les rangs de l’opposition pour s’incruster solidement dans les nôtres. A quand donc la fin de la barbarie ? ». Qu’avez-vous ressenti au lendemain de la dissolution du RPT?

Maurice Dahuku Péré ‘est dommage d’avoir attendu un moment aussi lointain pour dissoudre ce parti. Mais, j’ai quand même salué cette dissolution pour tout le mal que ce parti a fait à ce pays et aux populations. Il était nécessaire que vienne un jour où l’on puisse se dire: enfin, ce parti a vécu. A la place de ce parti, on a créé un nouveau parti, l’Union pour la République (UNIR). Tant mieux, si ce parti peut faire un meilleur travail pour le pays et pour les togolais;

Savoir News: Dans son discours à Blitta, Faure Gnassingbé a appelé à un « dialogue constructif », car le « Togo de demain doit reposer sur le pardon mutuel et la réconciliation ». Quelle analyse aviez-vous faite de ce passage de son discours intervention?

Maurice Dahuku Péré: Sincèrement je n’ai pas pu suivre les images à la télévision, parce que pendant la période du congrès du RPT, j’avais eu un décès dans ma famille à Kara. Donc, je n’ai rien suivi.

Savoir News: Comment expliquez-vous qu’en 2002, vous n’aviez pas été compris?

Maurice Dahuku Péré: Je constate tout simplement que je n’ai pas été compris. Les gens n’avaient pas eu le temps de voir ce que j’avais vu à l’époque. Je peux dire qu’ils ne voulaient pas comprendre, parce que c’était dans un climat tel que, je n’ai pas compris pourquoi les autres ne m’ont pas écouté. Maintenant qu’ils ont compris, je souhaite simplement qu’ils sachent se comporter avec les populations, qu’ils sachent se comporter avec les biens de ce pays.

Savoir News: Est-il maintenant temps de retourner à votre « Maison », la « Maison RPT »?

Maurice Dahuku Péré: La Maison est cassée. Comment peux-je retourner dans une maison cassée. On ne m’a même pas consulté quand on voulait la casser, on ne m’a même pas consulté au moment où on faisait les plans pour la nouvelle construction. On ne m’a pas consulté pour savoir où je préférerais avoir ma chambre: à l’étage ou au rez-de-chaussée….. J’ai ma « Maison » qui est L’ALLIANCE. Pour le moment, elle est en forme. Je reste dans l’ALLIANCE. Et je vais faire ce que j’ai envie de faire au Togo dans l’ALLIANCE.

Savoir News: Une petite question sur l’élection de François Hollande à la présidence française. Pensez-vous à une véritable fin de la Françafrique?

Maurice Dahuku Péré: C’est difficile de penser à la fin de la Françafrique, parce que tous ces dirigeants de notre ancien colonisateur, s’entendent sur leurs intérêts. Ils ont besoin de garder leurs colonies africaines et de les sucer pour se construire. Ce n’est pas M.Hollande qui va changer la donne. On avait cru que Sarkozy allait changer quelque chose, mais il s’est ravisé très rapidement. Sincèrement, je n’attends pratiquement rien de M.Hollande. FIN

Propos recueillis par Junior AUREL

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