Des spécialistes de l’éducation de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’UNICEF en conclave de trois jours à Lomé

Des spécialistes de l’éducation de l’Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) sont en conclave mardi à Lomé, rencontre de trois jours visant à soutenir les efforts déployés par chaque Etat en matière d’éducation, à travers des échanges d’expérience entre bureaux UNICEF issus de divers pays et des analyses stratégiques portant sur les défis de l’heure, a constaté l’Agence Savoir News.

Placée sous le thème « Education et Equité », cette rencontre permettra aux participants d’examiner des outils de référence pour l’analyse des goulots d’étranglements en vue de faciliter l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants y compris les plus pauvres, ceux qui vivent dans les zones rurales reculées, les enfants au travail ou encore les enfants vivant avec un handicap.

Ils examineront également les nouvelles approches mondiales et régionales en matière d’éducation et renforceront le partage d’information.

C’est Mme Bernadette Essossimna Legzim-Balouki, ministre des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation a qui a ouvert les travaux de cette réunion en présence de Dr Viviane Van Steirteghem, Représentante résidente de l’UNICEF au Togo.

Des partenaires de l’Education au Togo dont la Banque Mondiale, l’Agence Française de Développement (AFD), les Ongs travaillant dans l’éducation et autres agences du Système des Nations Unies, étaient également présents.

Selon la Représentante résidente de l’UNICEF au Togo, il est nécessaire de savoir aujourd’hui, pourquoi certains enfants ne sont pas scolarisés, qu’est-ce qui les empêche d’être scolarisés et les défis.

Dr Viviane Van Steirteghem a reconnu que le gouvernement du Togo à travers le ministère des Enseignements primaire et secondaire s’est engagé dans de nombreuses initiatives avec l’aide des partenaires au développement pour identifier et lever les goulots d’étranglement et faire de l’éducation une réalité. Mais, la situation de l’éducation au Togo fait état de fortes contraintes financières, en raison de la forte demande de scolarisation des parents.

« De nets progrès ont été révélés, notamment l’atteinte de la parité des sexes au premier degré et surtout, le taux de fréquentation scolaire qui a clairement augmenté au primaire comme au secondaire. Pour l’UNICEF, l’accès à une éducation de qualité est le droit de chaque enfant. Mettre l’accent sur les plus vulnérables, notamment les filles et les enfants vivant avec un handicap, mais aussi ceux vivant dans un état de pauvreté extrême ou dans une zone d’accès difficile, constitue notre priorité pour réduire les disparités », a-t-elle souligné.

Mais d’autres défis, a ajouté Dr Viviane Van Steirteghem, sont à considérer, notamment l’amélioration de la qualité et de la réduction de la fréquence des redoublements et des abandons, la prise en compte des enfants en dehors du système, en l’occurrence les enfants vivant avec un handicap, surtout les filles vivant dans les zones rurales reculées et la disponibilité en nombre suffisant de personnel enseignant qualifié pour assurer la qualité de l’apprentissage.

Mme Yuriko Yokozéki, conseillère régionale au bureau régional de l’UNICEF à Dakar, a pour sa part révélé que les 24 pays d’Afrique de l’Ouest et de Centre se présentent comme la région la plus en retard sur l’objectif de scolarisation universelle. Elle enregistre le plus grand nombre d’enfants hors du système scolaire.

« Les défis sont grands, mais les marges de manœuvres existent et les volontés sont manifestes. De ce point de vue, l’UNICEF a développé des interventions ciblant les problématiques de l’éducation de base. Nos spécialistes travaillent quotidiennement avec les professionnels de la protection, de la santé, de la nutrition et de politiques sociales », a-t-elle indiqué.

Selon la ministre des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation, l’Afrique subsaharienne, compte encore 54% de sa population jeune et et adulte dont les 2/3 sont des femmes qui n’ont pas accès à une formation de base.

« C’est dire que le chemin qui reste à parcourir est encore très long. Mais j’ai la très ferme conviction que votre rencontre permettra de relever les goulots d’étranglements qui annihilent les efforts de nos Etats dans leur marche vers l’attente des Objectifs de l' »Education Pour Tous » (EPT) et de proposer des pistes de solutions. Car, pour accélérer la marche vers l’EPT, nous devons agir ensemble maintenant et nous attaquer aux inégalités profondes qui persistent », a souligné Mme Legzim-Balouki.

Elle n’a pas manqué de rappeler des actions menées par le gouvernement ces dernières années notamment la gratuité des frais de scolarité dans les écoles maternelles et primaires publiques, la construction de nouvelles salles de classe, le recrutement de nouveaux enseignants et le renforcement de l’encadrement pédagogiques par la formation et le déploiement de nouveaux inspecteurs de l’éducation.

Rappelons que l’UNICEF est sur le terrain dans plus de 190 pays et territoires pour aider les enfants à survivre et à s’épanouir, de la petite enfance jusqu’à l’adolescence. Premier fournisseur mondial de vaccins aux pays en développement, l’UNICEF soutient la santé et la nutrition infantiles, l’eau et l’’assainissement, l’éducation de base de qualité pour tous les garçons et les filles, et la protection des enfants contre la violence, l’exploitation sous toutes ses formes et le SIDA.

L’UNICEF est entièrement financé par des contributions volontaires de particuliers, entreprises, fondations et gouvernements.

Nicolas KOFFIGAN

Savoir News, La Maison de L’INFO

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