Prochaines Législatives: L’ANC de Jean Pierre Fabre pour un découpage électoral « équitable »

L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, parti d’opposition) de Jean Pierre Fabre n’est pas d’accord avec les propositions faites jeudi dernier par les membres du Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC), relatives au redécoupage électoral en vue des prochaines élections législatives.

Les membres du Cadre ont proposé de transformer la commune de Lomé et la préfecture du Golfe en une grande circonscription électorale unique pourvue de 9 sièges à l’Assemblée nationale, d’attribuer un minimum de deux sièges par préfecture et de prendre en considération les critères de démographie et de superficie en vue de corriger les inégalités constatées.

A cet effet, le CPDC a proposé que le nombre de siège de députés à l’Assemblée nationale soit porté de 81 à 85 ou 87″.

Selon l’ANC – lors d’une conférence de presse animée mardi -, « le découpage électoral dont les orientations ont été énoncées le 2 février dernier par le régime RPT, est une imposture. Il viole la Constitution togolaise qui en son article 5 et foule au pied le point 1.2.4 de l’APG qui préconise un redécoupage électoral basé sur un recensement général de la population ».

Pour ce parti politique, « il est temps d’apporter à la question cruciale du découpage électoral au Togo, une réponse juste et durable ».

Des responsables de l’ANC ont profité de l’occasion pour rendre publique, la « proposition de découpage » élaborée par le parti.

« C’est un travail scientifique nécessaire à cause de l’imminence des élections et notre volonté de ne plus accepter un découpage inique qui transforme une Assemblée nationale en une structure où la majorité est adossée à 900.000 voix et l’opposition à 1.200.000 voix. Nous avons fait un travail scientifique basé sur ce qu’on appelle le quotient de représentativité », a expliqué Jean Pierre Fabre.

« Le quotient de représentativité est le rapport de la population totale sur le nombre de siège. Ce qui donne le nombre d’habitants par siège de députés. Ce quotient doit être approximativement égal sur toute l’étendue du territoire national », a-t-il indiqué.

Pour M.Fabre, le découpage ayant servi aux législatives de 2007, comporte « d’énormes disparités ».  » Par exemple dans la région des Savanes, 55.000 personnes élisent un député, alors que dans la commune de Lomé, 123.000 personnes élisent un député. Ce n’est pas du tout normal ».

Les propositions faites par l’ANC seront adressées aux autres partis politiques et à la Communauté internationale, a précisé M.Fabre dont le parti ne participe pas aux débats au sein du CPDC.

L’ANC avait posé un certain nombre de « préalables » pour sa participation aux discussions.

La semaine dernière, ce parti politique s’est dit « prêt » à discuter, mais au sein d’un autre Cadre composé des partis représentés à l’Assemblée nationale et que les neuf députés – proches de ce parti – déchus de leurs sièges en novembre 2010 – soient interdits de délibération et de vote.

Rappelons que les élections législatives sont prévues pour la deuxième moitié de cette année, et l’une grandes préoccupations des acteurs politiques est le redécoupage électoral, conformément aux recommandations de la mission d’observation de l’Union européenne.

Selon cette mission dans son rapport final, la proportion – lors des législatives de 2010 – entre le « vote populaire à l’échelle nationale et le nombre de sièges attribués n’est pas équilibrée ».

Dans ce rapport, la mission d’observation de l’UE avait précisé que la répartition des sièges entre circonscription aboutit à des variations très importantes dans le coefficient de représentativité des sièges au détriment principalement de la ville de Lomé et de son hinterland la préfecture du Golfe.

« Ce déséquilibre est le résultat du système électoral adopté et surtout du découpage électoral », avait souligné ce rapport.

Junior AUREL

Savoir News, La Maison de l’Info

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