Affaire de coup d’Etat déjoué en avril 2009: le verdict attendu jeudi matin

Le verdict du procès des personnes inculpées dans l’affaire du coup d’Etat déjoué d’avril 2009, sera rendu jeudi prochain, après plus d’une semaine de débats.

« Le délibéré est prévu pour jeudi à 10 H GMT », a indiqué lundi après-midi Abalo Pétchélébia, le président de la Cour suprême, le juge qui instruit le dossier, après la plaidoirie des avocats de la défense.

Au total 33 accusés – dont un en cavale – sont jugés par la cour suprême pour « tentative d’attentat contre la sûreté de l’Etat, groupement de malfaiteurs, rébellion, violences et complicité ».

L’avocat général Komlan Awouro Missité a requis vendredi dernier, la réclusion criminelle à perpétuité contre huit accusés dont Kpatcha Gnassingbé, le général Assani Tidjani et Esso Gnassingbé (civil). Parmi ce groupe figurent également le Commandant Atti Abi et le capitaine Dontéma Kokou.

L’avocat général a également requis 12 mois de prison dont 2 mois de sursis ont été requis contre un autre accusé.

Lundi matin, la séance a démarré à 8H 30H GMT avec la plaidoirie des avocats. Au total 11 avocats dont Maîtres Zeus Ajavon, Djovi Gally, Dodji Apévon, Abi Tchessa et l’ancien bâtonnier du barreau de Paris Me Mario Stasi ont planché pendant environ 6 heures d’horloge devant la Cour. Ils ont tous demandé la relaxe pure et simple des inculpés, estimant que les faits ne sont pas établis.

Pour certains, la requalification de l’infraction par l’avocat général dans son réquisitoire doit en principe déboucher sur la réouverture de nouveaux débats. L’avocat général Komlan Awouro Missité avait requalifié l’infraction en complot contre la sûreté de l’Etat.

« Les faits ne sont pas établis (…) C’est un problème de famille », a indiqué Me Dodji Apévon.

Pour Me Djovi Gally, l’accusation n’a fait aucune démonstration pour prouver la véracité des faits: « l’accusation est fragile », a-t-il souligné.

D’autres avocats dont Me Stasi ont planché sur l’immunité de Kpatcha qui n’a pas été levée. Ils ont également dénoncé la non comparution de certaines personnes citées par la défense.

Après la plaidoirie, le président de la Cour a une fois encore donné la parole aux accusés. Eux tous, ont encore clamé leur innocence. Kpatcha Gnassingbé a demandé pardon aux autres accusés, affirmant qu’il s’agit d’une affaire « très familiale ».

« Monsieur le président, si vous me condamnez, vous condamnez un innocent. Je demande au Seigneur de toucher le cœur de tout le monde, surtout de mon frère Faure. Il faut une réconciliation », a-t-il souligné.

Considéré comme le présumé cerveau de ce coup d’Etat déjoué, Kpatcha Gnassingbé avait été ministre de la défense. Il a également dirigé la Société d’administration de la zone franche (SAZOF).

« (…) A 110/100, je n’en ai pour rien », a pour sa part, clamé le général Assani Tidjani, ancien chef d’Etat major des forces armées togolaises et ancien ministre de la défense.

Junior AUREL

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