Affaire du riz supposé « toxique »: « Le riz analysé ne présente pas de danger pour la consommation », selon les résultats de l’expertise d’analyses

Les résultats de la contre-expertise relative au riz supposé « toxique » sont tombés. « Le riz analysé ne présente pas de danger pour la consommation », affichent les résultats de l’expertise d’analyse de l’Institut togolais de Recherche Agronomique (ITRA) dont l’Agence Savoir News a obtenu copie.

L’affaire du riz supposé « toxique » a défrayé la chronique ces dernières semaines. Elle a suscité beaucoup de commentaires et d’analyses au sein de l’opinion publique nationale. Ce qui a d’ailleurs poussé certaines organisations de défenses des droits de consommateurs, la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (CNDH) et certains partis politiques à exiger une contre-expertise de ce riz, avant sa commercialisation.

L’information avait été publiée par certains journaux le 16 août dernier. Elle faisait état d’un stock de riz « hautement toxique » débarqué au Quai 3 du Port autonome de Lomé par la société Elysée Cotrane, appartenant à Mme Julie Béguédou.

La responsable de cette société était ensuite montée au créneau, histoire de rassurer les populations.

« Je n’ai aucun intérêt à vouloir commercialiser un produit impropre à la consommation. Je ne peux pas importer du riz pour tuer la population. C’est un riz de meilleure qualité, car il est naturellement parfumé. A toute la population, je dis que le riz n’a aucun problème « . Tels étaient les propos de Mme Béguédou, lors d’une conférence de presse.

Ce fut ensuite le tour du ministre du commerce et de la promotion du secteur privé dans un communiqué rendu public sur les médias d’Etat. Le ministre avait dénoncé une « campagne de désinformation orchestrée par des personnes dites non qualifiées et aux desseins inavoués ouvertement machiavéliques ».

La polémique s’est ensuite amplifiée, surtout que le riz est destiné à la consommation du public. Ce qui est tout à fait normal dans un Etat démocratique où toutes les Structures et institutions jouent leur partition. L’un des journaux ayant publié cette information, l’hebdomadaire « L’Indépendant Express » est poursuivi devant les tribunaux par la société Elysée Cotrane.

Plusieurs organisations de défense des droits des consommateurs, la société civile et des partis politiques ont exigé une contre-expertise de la denrée en cause, afin de rassurer les populations.

La plupart dont la LTDH ont interpellé de « vive voie » la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) à s’impliquer dans ce dossier, en vue de la manifestation de la vérité.

La CNDH a répondu à l’appel de ces différentes structures, en sollicitant les services de l’ITRA et de l’Ecole supérieure des techniques biologiques et alimentaires (ESTEBA).

Selon les résultats de l’expertise d’analyse de ce riz supposé, l’ITRA a effectué – à travers son laboratoire d’analyses – huit prélèvements composites du riz dans deux magasins dans la zone portuaire (Magasin C et Magasin EMATO ».

« Le riz incriminé a été traité par fumigation à l’aide de phosphure d’aluminium (Fumitoxin). Le phosphure d’aluminium est un produit de lutte contre les ravageurs des produits alimentaires autorisé de par le monde », souligne le document signé par Dr Comlan Atsu Agbobli, directeur général de l’ITRA.

« Son mode d’action est basé sur le dégazage progressif du phosphure d’aluminium sous forme de phosphure d’hydrogène qui est la matière active. La désagrégation des comprimés de Fumitoxin laisse une cendre composée principalement d’aluminium élément (A1), précise le texte.

Selon l’ITRA, « les échantillons composites ont été broyés, homogénéisés et traités suivant la NormeNF EN 14082 +Produits alimentaires – dosage des éléments traces+ afin de quantifier l’aluminium ».

« Les résultats obtenus (…) montrent qu’aucun des huit échantillons ne présente de traces d’aluminium supérieures à la norme de 8,5 rng/j et par personne fixée par JECFA. Eu égard aux résultats sus présentés, le riz analysé ne présente pas de danger pour la consommation », conclu le résultat de l’expertise de l’ITRA.

Même son de cloche du côté de l’Ecole supérieure des techniques biologiques et alimentaires (ESTEBA) dirigée par le Professeur Aristide De Souza.

Rappelons que le Navire devant livrer le riz à la société Elysée Cotrane avait accosté avec 9.501 tonnes de riz, soit 190.000 sacs de riz de 50 Kg en provenance des Etats Unis. La marchandise est arrivée à Lomé en Vrac. La mise en sacs du riz se fait sur place au Port de Lomé.

Junior AUREL

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