Procès Coup d’Etat / Couverture médiatique / presse privée: L’avocat général face à la presse ce lundi

L’avocat général Komlan Missité était face aux journalistes lundi après-midi, rencontre au cours de laquelle il a exposé les raisons pour lesquelles les médias privés n’étaient pas autorisés jeudi dernier à filmer ou à enregistrer à l’intérieur de la salle d’audience à l’ouverture du procès de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

La conférence s’est déroulée à la Maison de la presse à Lomé, a constaté l’Agence Savoir News.

Le ministre de la justice Tchitchao Tchalim annoncé pour animer cette conférence de presse, n’était pas au rendez-vous.

Komlan Missité était assisté Kéguéwé Sogoyou, le représentant du ministre de la communication.

L’avocat général s’est appuyé sur les dispositions de l’article 8 de l’organisation judiciaire, un texte de 1978.

Selon ce texte, l’emploi de tout appareil d’enregistrement sonore (caméra de Télévision ou de cinématographie) pendant des débats à l’intérieur de la salle d’audiences, est interdit sauf autorisation donnée par le président de la juridiction. La même interdiction est applicable à l’emploi des appareils photographique.

« Toutefois, cet article laisse une porte ouverte, car il dit que le président de la juridiction peut autoriser la couverture médiatique. Et c’est le cas du procès en cours. Si le président a autorisé certains organes de presse notamment les organes publics, c’est parce qu’il sait que les images et enregistrements seront mieux contrôlés. Et que tout ce qui est filmé sera placé sous embargo pendant 10 ans. Seuls les extraits des reportages et autres peuvent être montrés à des fins d’informations et à des fins pédagogiques », a-t-il indiqué.

Ce sont des dispositions prises par le législateur pour permettre aux magistrats « de travailler en toute sérénité et en toute indépendance », a-t-il poursuivi.

Dans le système francophone que nous avons hérité, on se réfère aussi au principe de la présomption d’innocence qui interdit de filmer un prévenu, a-t-il souligné.

« Aucune sanction n’est prévue par les textes pour sanctionner ceux qui ne respecteront pas ce texte. Raison pour laquelle le président de la séance doit tout faire pour que cette respectée », a précisé Komlan Missité, affirmant que « cette décision n’est valable qu’à l’intérieur de la salle d’audience ».

Les journalistes des médias privés n’étaient pas autorisés jeudi dernier à filmer ou à enregistrer à l’intérieur de la salle d’audience à l’ouverture du procès de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Cette situation avait provoqué la colère des organisations professionnelles de la presse privée togolaise, qui ont dénoncé une « discrimination » entre les médias privés et les médias d’Etat.

Ouvert jeudi dernier, le procès a été ajourné au 6 septembre, après quelques minutes de « préliminaires ».

Au total 32 civiles et militaires passent en jugement devant la chambre judiciaire de la Cour suprême.

Parmi les inculpés, figurent deux frères du président de la république dont Kpatcha Gnassingbé. Ancien ministre de la défense, Kpatcha Gnassingbé est considéré comme le présumé cerveau de ce coup de force déjoué.

Dans le groupe figure également le général à la retraite Assani Tidjani, ancien chef d’Etat major général des forces armées togolaises et ancien ministre de la défense.

Lambert ATISSO

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