Exclusion de Sébou Adou: Les autorités universitaires décident de « surseoir » à leur décision, reprise des discussions avec les étudiants (Gouvernement)

Les autorités universitaires ont décidé de « surseoir » à leur décision d’exclusion de l’étudiant Adou Sébou, président du Mouvement pour l’épanouissement des étudiants du Togo (MEET), « le temps de poursuivre les discussions », indique un communiqué du gouvernement transmis jeudi soir à l’Agence Savoir News.

« Suite à l’exclusion du président du MEET, Adou Sébou des universités de Togo décidée par le Conseil de Discipline de l’Université de Lomé, les responsables du MEET ont sollicité la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) pour une action de médiation auprès des autorités universitaires, afin de trouver une issue à leurs revendications. Il s’agit notamment de la réintégration de l’étudiant Adou Sébou et de la reprise des discussions entre les autorités et les associations estudiantines », explique le communiqué.

« Apres une série de rencontres entre avec la CNDH, les membres du gouvernement et les autorités universitaires, celles-ci ont accepté de surseoir à leur décision d’exclusion de l’étudiant Adou Sébou, le temps de poursuivre les discussions, à condition que le MEET s’engage de surseoir à sa marche prévue le 1er juillet 2011 ainsi qu’à toute action de violence sur le campus universitaire », souligne le texte.

Selon le gouvernement, « les discussions ont repris entre les associations estudiantines d’une part, le gouvernement et les autorités universitaires d’autre part, ce jeudi 30 juin ».

« Par conséquent le gouvernement estime que la marche qu’appelle le MEET pour demain 1er juillet 2011 est inopportune d’autant que les revendications mises en avant pour appeler à cette manifestation ont été déjà satisfaites », poursuit le communiqué.

Le gouvernement invite la population à « vaquer librement à ses occupations habituelles ».

Le MEET, l’un des mouvements estudiantins sur le Campus de Lomé a appelé à une « grande » marche vendredi pour exiger notamment la réintégration de M.Adou exclu de toutes les universités du pays pour 6 ans.

Plusieurs partis politiques dont le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) de Me Dodji Apévon et l’Organisation pour Bâtir dans l’Union, un Togo Solidaire (OBUTS) de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo ont appelé leurs militants et sympathisants à soutenir cette marche.

Dans une déclaration transmise à l’Agence Savoir News, le CAR « appelle tous ses militants et sympathisants, les enseignants, les parents d’élèves, les élèves des lycées et collèges, ainsi que toutes les populations de Lomé et des préfectures environnantes à prendre massivement part à la marche de protestation des étudiants du vendredi ».

OBUTS de son côté, « épouse pleinement les doléances des étudiants et lance un vibrant appel à la mobilisation à tous ses membres, aux jeunes de tous horizons, à toutes les mères et à tous les pères de famille, et à l’ensemble de la population pour défendre ensemble aux côtés du MEET de meilleures conditions de vie, de formation et de travail pour la jeunesse togolaise particulièrement les étudiants».

Jeudi, Pascal Bodjona, le ministre de l’administration territoriale et porte-parole du gouvernement a tenté de calmer la tension, invitant les étudiants à la discussion.

« Les étudiants ont des préoccupations que tout le monde comprend et il est toujours possible de trouver des solutions », avait déclaré M. Bodjona, lors de l’émission « Club de la presse » sur la radio privée Kanal fm.

Le ministre a également fustigé l’attitude des partis politiques soutenant le MEET.

Selon lui, ces formations politiques « s’abritent » derrière les revendications des étudiants à travers des communiqués.

« Que ces partis qu’ils veulent s’illustrer en s’abritant derrière les étudiants qui ont appelé à une manifestation qui devrait regrouper tous les étudiants autour d’une plateforme qui n’est pas politique, écrivent et organisent leurs manifestations », avait-t-il précisé.

Rappelons que le MEET est le Mouvement ayant déclenché des manifestations sur le Campus depuis le 25 mai dernier pour dénoncer le nouveau système « Licence Master Doctorat » (LMD).

Ce Mouvement apparaît aujourd’hui comme la plus importante Association estudiantine sur le campus de Lomé.

Depuis le déclenchement des manifestations, les activités pédagogiques sont fortement perturbées sur le campus de Lomé. L »accord » intervenu entre autorités de l’université de Lomé, représentants des organisations estudiantines et représentants du gouvernement le 6 juin dernier n’a pratiquement servi à rien.

Fermé le 27 mai, le campus de Lomé avait été rouvert le 9 juin suite à cet « accord, mais les Cours n’ont pas toujours repris.

Junior AUREL

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