Réconciliation nationale: 20.011 dépositions, un « motif de satisfaction et notre acquis le plus précieux » (Mgr Barrigah)

La Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) a reçu au total 20.011 dépositions, « motif de satisfaction », a indiqué Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, le président de cette Commission lors d’une conférence de presse.

Axée sur le thème « La CVJR : quel bilan deux ans après ? Quelles perspectives pour la réconciliation nationale au Togo ? », cette conférence s’est déroulée au siège de ladite commission.

« Nous avons au total 20.011 dépositions. S’il est entendu que les évaluations faites par les Nations Unies situent la taille des dépositions recueillies par les commissions analogues entre 7.000 et 20.000 témoignages ou dépositions, nous pouvons réaffirmer ici que le chiffre obtenu reste pour nous, un motif de satisfaction et notre acquis le plus précieux », a déclaré Mgr Barrigah-Benissan.

Dans sa déclaration liminaire, le prélat s’est posé un certain de questions, histoire de planter le décor: « D’où venons nous? », « Où en sommes nous? » et « Qu’avons-nous prévu pour terminer notre mission? ».

Abordant le deuxième point, Mgr Barrigah-Benissan a indiqué que l’agenda de la CVJR « a été bien rempli », énumérant un certain nombre d’actions menées.

« Le traitement et l’analyse des dépositions restent l’une des activités liées aux phases opérationnelles qui mobilisent les énergies au sein de la CVJR. Les dépositions recueillies sont désormais centralisées au siège de la CVJR et son en cours de traitement suivant les procédures mises en place », a-t-il souligné.

« Après cette phase de pré-analyse, vient celle du scanning et de la saisie. Le personnel dédié au traitement et à l’analyse des dépositions comportent 65 agents qui ont été recrutés, formés et commis à la tâche, soit 30 agents pour traitement et de l’analyse des dépositions et 35 opérateurs de saisie », a-t-il poursuivi.

Mgr Barrigah a également mis l’accent sur la protection des victimes, témoins et auteurs présumés. Selon lui, leur protection est une « exigence incontournable de toute la Commission de vérité ».

Mais comment seront ensuite organisées les audiences ?

Pour le président de la CVJR, les « audiences prendront la forme de séances organisées par la CVJR au cours desquelles seront entendus et interrogés des victimes, des témoins ou des présumés auteurs de violences ou de violation des droits de l’Homme, dans le but de collecter des informations complémentaires sur la recherche de la vérité ».

« Ces séances consacrées à la catharsis, ont une grande portée pédagogiques, car elles permettent de confronter les victimes et auteurs présumés. Les audiences prendront la forme d’audiences publiques, d’audiences à huis clos (in camera) ou auront lieu en privé », a-t-il souligné.

Mgr Barrigah n’a pas manqué de relevé quelques difficultés rencontrées par sa Commission notamment celles liées au climat de méfiance et de tension et aux ressources humaines.

Rappelons que la CVJR est l’émanation d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels.

Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005.

Elle doit, in fine, proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la Réconciliation.

Le Togo a été secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels.

Junior AUREL

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