« Après Luanda : consolider un partenariat de confiance entre l’UE et l’Afrique »

Le sommet UE–UA de Luanda vient de se tenir, offrant un moment clé pour mesurer le chemin parcouru et tracer les prochaines étapes d’un partenariat qui, depuis vingt-cinq ans, façonne en profondeur la relation entre l’Europe et l’Afrique.

Dans cette tribune, Son Excellence Monsieur Gwilym Ceri JONES, Son Excellence Monsieur Claudius FISCHBACH et Son Excellence Monsieur Augustin FAVEREAU, respectivement Ambassadeur de l’Union européenne au Togo, Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Togo et Ambassadeur de France au Togo, reviennent sur les priorités partagées et les opportunités concrètes qui en découlent pour le Togo comme pour l’ensemble du continent.*

Le Sommet Union européenne–Union africaine de Luanda marque le 25è anniversaire de notre partenariat, et une conviction s’impose avec force : l’Europe et l’Afrique avancent ensemble, parce que leurs intérêts, leurs aspirations et leur avenir sont profondément liés.

La participation forte des dirigeants, du secteur privé, de la société civile et de la jeunesse démontre que notre partenariat n’est pas une promesse abstraite : il produit des résultats concrets.

Depuis vingt-cinq ans, la relation UE-UA s’est élargie et renforcée. Trop peu le savent : L’Union européenne demeure le premier partenaire commercial, le premier contributeur humanitaire et le premier soutien à la paix et à la sécurité en Afrique. L’investissement européen sur le continent reste sans équivalent, de très loin. Cette dynamique fondée sur la fiabilité et la confiance a été au cœur des discussions à Luanda.

Avec le « Global Gateway », notre plan d’investissement extérieur, l’Europe a déjà mobilisé €120 milliards pour des projets à travers le continent africain. 138 projets phares Global Gateway sont déjà en route en Afrique dans des secteurs stratégiques tels que les énergies vertes, les corridors de transport, la numérisation, les systèmes de santé, l’éducation et le développement des compétences. L’UE est en bonne voie d’atteindre son objectif initial de 150 milliards d’euros d’ici 2027.

A l’image de cet engagement continental, l’Equipe Europe investit dans des secteurs clés au Togo.  Le secteur de l’énergie est un bon exemple : Nous appuyons fortement la distribution et la production d’énergie propre. 

Nous reproduisons cet effort à travers le continent africain, en mobilisant 15,5 milliards d’euros pour l’énergie propre et l’accès à l’électricité. Ainsi, à Kpalimé, nous investissons près de 199 millions d’euros dans un Projet d’énergie renouvelable et de stockage pour augmenter la production d’électricité et la fiabilité du réseau.

L’intégration économique est une ambition clé de l’Union africaine.  L’Europe soutient fortement la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, pour connecter les deux vastes marchés uniques que sont l’Europe et l’Afrique. 

En parallèle, nous poursuivrons l’effort d’investissement dans les infrastructures et les études de faisabilité pour les corridors stratégiques du continent qui sont évidemment une partie essentielle de l’intégration économique.

La révolution numérique est vitale pour l’Afrique comme elle l’est pour l’Europe.  Le Sommet a permis de dégager de nouvelles actions – en faveur du développement des câbles sous-marins, des réseaux de fibre optique, des centres de données et des systèmes de paiement mobile en Afrique. 

Bien sûr, qui dit digital dit jeunesse et esprit entrepreneurial : coaching, incubation, émergence de jeunes talents et de pépites sont au cœur de notre action.  Nous le savons tous, la jeunesse africaine est une force exceptionnelle pour tirer l’économie nationale et continentale, la soutenir est une évidence.

Qu’il ne puisse y avoir de développement sans sécurité, c’est une deuxième évidence.  C’est pourquoi, lorsque la demande est là de la part de nos partenaires africains, nous sommes au rendez-vous pour soutenir les efforts de médiation menés par l’Union africaine dans les zones de conflit, comme la région des Grands Lacs.

Nous saluons, à cet égard, le rôle du Togo et en particulier celui du Président du Conseil, qui a été nommé médiateur de l’UA et a co-présidé la Conférence de Paris du 30 octobre dernier sur la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs.  Il s’agit également de promouvoir les opérations de paix menées par l’Afrique, telles que celles en Somalie ou contre Boko Haram.

Au Togo nous soutenons l’action des Autorités contre le terrorisme djihadiste dans les Savanes, alors que la région du Sahel fait face à de si grandes difficultés, tout comme nous appuyons la sécurité maritime, enjeu clé pour le port de Lomé.

Le sommet de Luanda l’a rappelé avec force : face aux défis globaux – du changement climatique à la sécurité alimentaire, de la stabilité régionale aux migrations – aucune région ne peut agir seule. L’Europe et l’Afrique partagent la conviction que le multilatéralisme, fondé sur les règles et sur la coopération, reste notre meilleur atout pour bâtir un avenir de paix et de prospérité. 

C’est dans cet esprit que l’Union européenne demeurera, pour le Togo comme pour l’ensemble du continent, un partenaire fiable, engagé et tourné vers l’avenir.