Le Comité de pilotage (COPIL) du programme « Planifier pour l’éducation inclusive » de l’IIPE-UNESCO en Afrique a été officiellement constitué à l’issue de sa première réunion tenue les 22 et 23 octobre 2025 à Dakar (Sénégal).
Cet acte marque une étape clé vers une meilleure inclusion des enfants et des jeunes en situation de handicap.
Les enfants handicapés sont parmi les plus exclus des systèmes éducatifs en Afrique de l’Ouest. Dans de nombreux pays de la région, les enfants et jeunes ayant des difficultés fonctionnelles sont confrontés à des obstacles pour accéder à une éducation de qualité.
Lancé en 2024 avec le soutien de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS), le programme « Planifier pour l’éducation inclusive » vise à accompagner huit pays d’Afrique de l’Ouest dans la planification de politiques éducatives plus inclusives pour les enfants et les jeunes en situation de handicap : Cap-Vert, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Sénégal et Sierra Leone.
Le COPIL a pour mission d’assurer l’orientation stratégique et le suivi global du programme, et l’adoption de ses Termes de référence.
A Dakar, les représentants des ministères de l’Éducation des huit pays ont travaillé durant deux jours aux côtés de l’IIPE-UNESCO en Afrique, des partenaires techniques et de la société civile, y compris la Fédération Ouest-Africaine des Associations des Personnes Handicapées (FOAPH), pour définir les bases d’une supervision efficace et coordonnée du Programme.
Ils ont également partagé l’état d’avancement global, et par pays, de la mise en œuvre des activités, validé le plan prévisionnel d’opérations (novembre 2025-octobre 2026) et échangé sur l’approche de suivi-évaluation-capitalisation ainsi que sur la stratégie et les dynamiques de communication et de visibilité du programme.
Silvia Testa (chargée de projet à l’IIPE-UNESCO en Afrique) a relevé la dynamique régionale prometteuse née autour du programme. Elle a salué une étape importante dans sa mise en œuvre, insistant sur l’implication des acteurs comme facteur clé de réussite.
« Ces journées ont montré à quel point nous avançons ensemble. Avec la constitution formelle du COPIL, nous disposons désormais d’un cadre de gouvernance participatif qui nous permet de tracer une feuille de route commune vers des systèmes éducatifs plus inclusifs. La mobilisation sincère et déterminée des parties prenantes, en particulier des points focaux des huit pays, confirme que les bases sont solidement posées pour transformer ce programme en résultats concrets », a-t-elle souligné.
— ‘Une approche innovante’ —
Au nom du ministre de l’éducation nationale du Sénégal, Président du Groupe National des Partenaires de l’Éducation et de la Formation, Cheikhena LAM (Directeur de la Planification et de la Réforme de l’Éducation et point focal du programme pour le Sénégal) a précisé que le programme « soutient une approche innovante, renforce les actions en cours dans les pays et mobilise l’expertise de l’IIPE pour le renforcement des capacités ».
Il a salué au nom des pays bénéficiaires les opportunités offertes par le programme et remercié l’ensemble des partenaires qui soutiennent les pays dans la planification et la mise en œuvre de politiques inclusives, en premier lieu l’AICS.
Pour Michele Civita (Directeur adjoint de l’AICS-Bureau de Dakar), « l’éducation inclusive n’est pas seulement une politique sectorielle : c’est un choix de société. C’est reconnaître que la diversité est une richesse, que chaque élève a un potentiel, et que les systèmes éducatifs doivent s’adapter aux besoins de chacun, et non l’inverse ».
« Ce projet en est une traduction concrète sur le terrain, en Afrique de l’Ouest : il met en pratique la vision du développement durable à travers l’éducation, en ne laissant personne de côté », a-t-elle précisé.
De récentes études ont montré que les enfants âgés de 5 à 17 ans en Afrique de l’Ouest ayant des difficultés fonctionnelles sont plus susceptibles d’être non scolarisés. La proportion d’enfants non scolarisés parmi les 5-17 ans varie de 27 % pour les enfants sans difficultés fonctionnelles à 38 % pour les enfants ayant de difficultés multiples.
Il a également été relevé que les enfants ayant des difficultés fonctionnelles ont encore moins de chances de posséder les compétences fondamentales que leurs pairs. FIN
Edem Etonam EKUE


