Le chef de la junte en Guinée, le général Mamadi Doumbouya, est officiellement candidat à la présidentielle du 28 décembre après avoir déposé lundi auprès de la Cour suprême son dossier de candidature à ce scrutin qui doit permettre de rétablir l’ordre constitutionnel après un coup d’Etat en 2021, a constaté un journaliste de l’AFP.
Mamadi Doumbouya, 40 ans, dirige ce pays d’Afrique de l’Ouest d’une main de fer depuis sa prise de pouvoir en 2021.
Sa candidature, appelée par ses proches depuis des mois, était attendue, en dépit de sa promesse initiale de rendre le pouvoir aux civils.
Arrivé et reparti de la Cour suprême en véhicule blindé, entouré de forces spéciales assurant sa sécurité, le chef de la junte, vêtu d’un boubou blanc, n’a pas fait de déclarations en déposant sa candidature, a constaté un correspondant de l’AFP.
Des milliers de personnes, arrivées dans des dizaines de bus et minibus des différentes communes de la capitale Conakry, étaient présentes lundi depuis plusieurs heures aux abords de la Cour suprême pour apporter leur soutien à la candidature du général.
Quatre ans après la prise du pouvoir par des militaires, les Guinéens doivent voter le 28 décembre pour élire un nouveau président, dans ce pays parmi les plus pauvres du monde, à l’histoire jalonnée de coups d’Etat et marquée par la violence de régimes autoritaires.
Le scrutin présidentiel, espéré depuis des années par la population et la communauté internationale, doit acter la fin de la transition depuis la prise du pouvoir en septembre 2021 par M. Doumbouya, qui a renversé le président civil Alpha Condé, alors au pouvoir depuis plus de 10 ans.
La junte s’était initialement engagée à rendre le pouvoir aux civils avant fin 2024, mais a manqué à cette promesse.
Plusieurs autres candidats ont également déposé lundi leur dossier de candidature, dont le leader du parti centriste Bloc Libéral, Faya Millimono, seul parti encore critique vis-à-vis de la junte, et la présidente du parti Front pour l’Alliance Nationale (FAN) Makalé Camara, ancienne ministre des Affaires étrangères.
Fin septembre, les Guinéens avaient approuvé une nouvelle Constitution, à l’issue d’un référendum clef visant à la fin de la transition militaire.
L’opposition avait appelé au boycott du scrutin, dénonçant « une mascarade » aux « résultats connus d’avance ». L’opposition avait accusé le général Doumbouya de vouloir se maintenir à la tête du pays à la faveur de ce référendum.
Cette nouvelle Constitution a en effet remplacé la « Charte de la transition », établie par la junte après le coup d’État et qui interdisait notamment à ses membres de se présenter aux élections.
Cette interdiction ne figure plus dans la nouvelle Constitution adoptée, et a donc permis une candidature de Mamadi Doumbouya.
Source : Afp



