
Des acteurs en santé oculaire (directeurs d’hôpitaux, médecins-chefs et professionnels de la santé oculaire) ont bouclé ce mercredi 1er octobre 2025 à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), deux jours de travaux pour l’appropriation et la gestion des services d’ophtalmologie pour la satisfaction des besoins des patients au sein des hôpitaux.
Les discussions ont porté sur les défis et les opportunités liés à l’organisation des services, des soins ophtalmologiques dans le pays et la satisfaction des besoins des patients.
Cette activité s’inscrit dans le cadre du programme de promotion des structures sociales visant à mettre en place des structures durables pour des soins de santé inclusifs et à permettre aux groupes marginalisés socialement et économiquement défavorisés, de participer au développement social et économique du pays.
Organisée par le Programme national de santé oculaire (PNSO), avec l’appui du Christian Blind Mission (CBM) et le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ) à travers son programme Social Structure Fund, la rencontre a regroupé vingt-sept participants venus de différents établissements de santé. Elle a permis de renforcer la gestion des services d’ophtalmologie pour l’amélioration de la qualité des soins offerts aux populations.
Les travaux de Kpalimé sont organisés autour de plusieurs sessions interactives. Elles ont porté notamment sur l’identification des besoins et défis des services d’ophtalmologie de niveau secondaire et tertiaire, la question de la pérennisation des acquis (construction, rénovation, maintenance des équipements), la mobilisation des ressources et la redevabilité.
Un accent particulier est mis sur l’intégration des besoins spécifiques des services d’ophtalmologie dans les plans d’action opérationnels des hôpitaux. Des présentations de cas pratiques et des échanges d’expériences permettront de capitaliser les bonnes pratiques et de formuler des recommandations concrètes.
Au terme des deux jours d’échanges, les participants ont formulé des recommandations pour améliorer l’organisation et la performance des services d’ophtalmologie. Ces propositions ont permis de nourrir le plan stratégique du PNSO et appuyer la vision du ministère de la Santé, qui entend faire de la lutte contre la cécité évitable une priorité nationale.
Nécessité d’intégrer les soins oculaires dans les priorités de santé publique
Dr Josée Nayo-Apétsianyi, directrice générale des études, de la planification et de l’information sanitaire, représentant le Secrétaire général du ministère de la Santé, a rappelé l’ampleur du défi : »Selon l’OMS, au moins 2,2 milliards de personnes à travers le monde sont atteintes de déficiences visuelles ou de cécité. Parmi elles, un milliard présentent une déficience qui aurait pu être évitée ou qui n’a pas encore été prise en charge ».
Le Togo, a précisé Dr Nayo-Apétsianyi, n’échappe pas à cette réalité : « Une enquête menée récemment au nord et au sud du pays chez les plus de 50 ans révèle une prévalence de la cécité comprise entre 3,6 et 4,9 %, et des déficiences visuelles avoisinant les 40 %. Dans plus de 60 % des cas, la cataracte est en cause ».
Face à cette situation, la responsable a souligné l’importance d’intégrer les soins oculaires dans les priorités de santé publique.
« La 73e Assemblée mondiale de la santé a invité les États à mettre en œuvre des soins de santé oculaires intégrés et centrés sur la personne. Notre pays s’inscrit dans cette dynamique avec l’élaboration du plan stratégique de santé oculaire 2025-2029, dont l’une des composantes clés porte sur la modernisation des infrastructures et équipements », a-t-il souligné.
Au nom de la directrice pays du CBM, Patrick Ekoué Kouevidjin a réaffirmé l’engagement de l’organisation.
« Notre rôle est d’accompagner les unités d’ophtalmologie dans la gestion des services, des équipements et des ressources, afin de garantir des soins de qualité, en particulier aux personnes les plus vulnérables. Les défis sont nombreux, qu’il s’agisse d’infrastructures, d’équipements ou de financement. Cette rencontre est l’occasion de réfléchir ensemble à des solutions durables », a-t-il précisé.
Pour le directeur du CHP de Kpalimé, Mama Atchadé, cette réunion est une opportunité pour renforcer la gestion hospitalière.
« Les services d’ophtalmologie, bien que faisant partie intégrante du paquet minimum de soins, méritent plus d’attention, tant en termes d’équipements que d’infrastructures. À l’issue de ces assises, nous espérons que les capacités managériales et de gestion des directeurs et médecins-chefs seront renforcées, afin de rendre les services plus accessibles à nos populations », a-t-il ajouté. FIN
De Kpalimé, Alex Adouh