Projet +Vacances actives en entreprises+ : « Un important travail de sensibilisation et de mobilisation a été mené auprès des entreprises et des acteurs économiques » (Gilbert Bawara)

Gilbert Bawara

Le gouvernement togolais a officiellement lancé, ce samedi 16 août 2025 à Lomé, le projet « Vacances actives en entreprise », visant à offrir de stages en entreprises à 1.000 étudiants togolais.

Pourquoi une telle initiative ? Quel travail a été fait préalablement ? Les entreprises peuvent-elles vraiment absorber ces 1000 étudiants ? …. Trois questions à Gilbert Bawara, ministre de la réforme du service public, du travail et du dialogue social.

Question : Pourquoi l’initiative « Vacances actives en entreprises 2025 » ?

Gilbert Bawara : Nous sommes partis d’un constat : pendant les vacances, de nombreux jeunes, étudiants et étudiantes se retrouvent désœuvrés. Certes, il y a la joie de retrouver sa famille et ses amis, mais les vacances sont longues et peuvent devenir source d’ennui. Nous avons donc voulu leur offrir une alternative constructive, en leur permettant de s’impliquer dans des activités utiles au sein des entreprises.

Souvent, après le baccalauréat, les jeunes choisissent une filière d’études sans véritable réflexion, ni accompagnement en matière d’orientation. Plus tard, ils se rendent compte d’un décalage entre leurs formations et les besoins réels du marché du travail. À travers ce programme, nous souhaitons les amener à réfléchir sur leurs choix, à développer leur curiosité, à enrichir leurs connaissances au-delà des cours académiques et à acquérir des compétences pratiques.

Par ailleurs, les entreprises expriment régulièrement des préoccupations quant à l’adéquation entre les formations et les compétences des jeunes diplômés. Beaucoup estiment que la main-d’œuvre n’est pas toujours adaptée à leurs besoins. En associant les entreprises à ce projet, nous voulons aussi favoriser une meilleure articulation entre les filières de formation et les exigences professionnelles.

En tant que gouvernement, notre souci est de donner à la jeunesse les moyens de découvrir le monde du travail pendant leur parcours académique, afin qu’ils soient mieux préparés et opérationnels à l’issue de leurs études. C’est dans ce cadre, sous l’impulsion du Président du Conseil, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, que nous avons initié ce projet.

Un travail sérieux a été sûrement fait en amont ?

Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le Conseil National du Patronat (CNP), l’Association des grandes entreprises du Togo et la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCIT). Nous encourageons les entreprises à aller au-delà des tâches subalternes confiées aux stagiaires. L’idée est que les jeunes découvrent la vie réelle en entreprise, les différents départements et activités, et qu’ils adoptent le comportement d’employés à part entière.

Pour accompagner cette initiative, le gouvernement a prévu une indemnité de stage pour les bénéficiaires, ainsi qu’une protection sociale couvrant les risques professionnels et les accidents de travail. De plus, l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), en lien avec les ministères concernés, assure un suivi rigoureux pour garantir le bon déroulement du programme.

Enfin, à l’issue des stages, nous organiserons un retour d’expérience avec les jeunes, les entreprises et les organisations professionnelles. L’objectif est d’identifier les leçons à tirer et les pistes d’amélioration afin de renforcer, d’année en année, l’impact de ce projet sur l’insertion professionnelle de notre jeunesse.

Dans l’immédiat, 1.000 jeunes sont concernés. Pensez-vous que les entreprises ont la capacité d’absorber autant de stagiaires ?

Oui, nous pensons que cela est possible. Certaines grandes entreprises peuvent accueillir plusieurs dizaines de stagiaires à la fois. Une même entreprise peut, par exemple, permettre à un groupe de jeunes de découvrir successivement différents départements : ressources humaines, passation de marchés, marketing, etc.

Un important travail de sensibilisation et de mobilisation a été mené auprès des entreprises et des acteurs économiques. L’accueil réservé au projet est très positif, et cela ne concerne pas seulement Lomé. L’initiative s’étend à tout le territoire national et implique aussi bien les entreprises privées que publiques et parapubliques, y compris certains établissements publics. FIN

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