Santé infantile : Le lait maternel, premier aliment pour la santé et le développement harmonieux du nouveau-né

un enfant pendant l'allaitement

La Semaine mondiale de l’allaitement maternel est une manifestation soutenue par l’Unicef et l’Organisation mondiale de la santé. L’événement s’étend du 1er au 7 août de chaque année et a pour objectif de sensibiliser le public à la problématique de l’allaitement du nouveau-né et d’encourager les futures mamans à allaiter leur bébé.

Pour marquer cette semaine, les membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) se sont intéressés ce mercredi à l’allaitement maternel, à travers le thème : »Et si l’allaitement maternel m’était conté ? ».

Pour aborder la question sur tous ses volets, le réseau a invité deux experts de l’UNICEF : Nanama Siméon (Conseiller régional en nutrition pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre) et Dr Saliou Badarou (Médecin en santé publique et spécialiste de la santé maternelle et infantile). La session a été modérée par Bamba Youssouf (président du Remapsen).

Il s’agit pour les membres du réseau, d’obtenir le maximum d’informations sur la thématique, afin de contribuer aux côtés de UNICEF et ses partenaires, à sensibiliser les communautés africaines sur l’importance de l’allaitement maternel pour la santé et le développement harmonieux de l’enfant.

Selon M. Nanama, plus l’enfant est allaité, mieux il se porte. Il a souligné que le lait maternel a une importance capitale pour le nouveau-né, sur le plan nutritionnel médical, affectif et développement. La mère aussi tire des bienfaits de la pratique.

« L’allaitement maternel constitue pour le nouveau-né, un bouclier contre les maladies. Il est parfaitement adapté aux besoins nutritionnels du nouveau-né. Il contient 100% de nutriments, que ce soit les protéines, les matières grasses, les vitamines et les minéraux, dont l’enfant a besoin pour croître et se développer de façon harmonieuse », a expliqué M. Nanama.

Il a par ailleurs ajouté que le lait maternel contient l’eau nécessaire pour les six premiers mois de la vie de l’enfant, il est facilement digestible et adapté au système digestif (encore immature) du nouveau-né. Le lait maternel protège le bébé contre les infections courantes, que ce soit des infections pneumoniques ou la diarrhée.

« Et dès les premières heures, le lait jaune épais qu’on appelle le colostrum apporte une puissante dose d’anticorps, qui permettent de protéger l’enfant contre les infections, notamment les infections les plus courantes, qui sont responsables de la mortalité des enfants, telles que les infections respiratoires et la diarrhée. Et ce lait-là se comporte comme le tout premier vaccin naturel pour le nouveau-né », a dit M. Nanama.

Donc l’allaitement réduit aussi les risques de mortalité néonatale, surtout dans les contextes où les ressources sont limitées. Sur le plan physique et cognitif, on a des preuves que l’allaitement favorise la croissance harmonieuse et contribue au développement du cerveau.

L’allaitement maternel regorge également de bienfaits pour la nourrice : outre le fait d’avoir un enfant en bonne santé, les tétées de l’enfant stimulent la production de la prolactine, hormone qui bloque l’ovulation et empêche la maman de tomber enceinte, a de son côté expliqué Dr Badarou.

Ce dernier a également évoqué les retombées économiques de l’allaitement maternel. Selon une étude d’Oxfam, environ 60 millions de personnes basculent dans la pauvreté chaque année à la recherche de services de qualité. « Or on sait qu’un enfant allaité exclusivement au sein tombera moins malade, ce qui veut dire qu’on peut préserver de l’argent, ce qui renforce ainsi le pouvoir économique des ménages. Par ailleurs, il y a moins de cas de diarrhée, infections enregistrées au niveau des systèmes de santé… », a expliqué Dr Saliou Badarou.

Rappelons que l’édition 2025 de la semaine mondiale de l’allaitement est placée sous le thème « Prioriser l’allaitement : créer des systèmes de soutien durables », un thème qui souligne l’importance de développer des environnements favorables et durables à l’allaitement. FIN

Ambroisine MEMEDE